Alerte dans nos aliments !

Dans son dernier hors-série, « Ces aliments qui nous empoisonnent », 60 Millions de consommateurs décrypte une centaine de produits et dévoile de nombreuses aberrations nutritionnelles.

Derrière les allégations marketing qui prônent le « manger sain », nombre de produits dits « ultra transformés » sont en réalité très riches en sucre, sel, gras et additifs. À titre d’exemple, les poudres chocolatées très appréciées des enfants au petit-déjeuner, sont de véritables bombes de sucre : Nesquik en contient 76 %, Super Poulain 86 % ! Elles sont pourtant présentées comme les meilleures alliées du petit-déjeuner avec une indication « enrichi en minéraux » qui rassure, à tort…
Les yaourts ne sont pas épargnés non plus. Pourtant, la réglementation interdit tous les additifs dans les yaourts. En effet, le décret modifié du 30 décembre 1988 stipule que les yaourts « peuvent être additionnés des produits suivants : arômes ainsi que, dans la limite de 30 % en poids du produit fini, sucres et autres denrées alimentaires conférant une saveur spécifique ». S’agissant d’une énumération « positive », tout ce qui n’est pas mentionné est interdit. Comme les additifs ne sont pas des denrées, ils n’ont pas droit de cité. Difficile d’être plus clair. Mais alors comment se fait-il que l’on en retrouve tout de même dans ces produits ? Les industriels ont trouvé la parade, en incorporant colorants, édulcorants et « autres additifs » dans les mélanges de fruits ajoutés aux yaourts, qui eux ne sont pas concernés par l’interdiction susvisée. 60 Millions a ainsi trouvé jusqu’à 12 additifs dans des yaourts sur « lit de fruits » ! Une dérive que le magazine qualifie d’inadmissible.

De son côté, le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation Stephane Travert, interrogé à ce sujet sur Radio classique, botte en touche : « C’est au fabricant d’apporter la preuve que le produit qu’il met sur le marché ne met pas en danger la santé des hommes et des femmes qui les consomment. Il y a un travail que nous menons en France et au niveau européen afin d’harmoniser la réglementation. S’il y a des enquêtes à mener, elles seront menées ».

Quant à l’Ania (Association Nationale des Industries Alimentaires), qui représente 17 000 entreprises françaises du secteur agroalimentaire, elle dit regretté un dossier à charge qui ne ferait « qu’alimenter les peurs », en soulignant que le secteur consent « beaucoup d’efforts » dans le sillage des États généraux de l’alimentation « pour tenir ses engagements afin de parvenir à une alimentation plus sûre, plus saine et plus durable ».

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