Bientôt des péages urbains en France ?

Le gouvernement planche actuellement sur la future loi sur les mobilités, prévue pour le printemps 2018. Le texte s’annonce dense, et parmi les mesures envisagées, il y a l’instauration de péages urbains. Une mesure déjà en place dans de nombreuses villes européennes, comme Londres ou Milan. Pour ces municipalités, elle a pour but de diminuer les embouteillages, lutter contre la pollution ou encore augmenter le recours aux transports en commun.
En France, les collectivités locales ont déjà la possibilité d’expérimenter ce dispositif sur 3 ans. Mais c’est un délai trop court au vu des investissements à réaliser et c’est pourquoi cela n’a encore jamais été testé… Par ailleurs, les automobilistes sont plutôt opposés à cette mesure, de même que certains élus qui redoutent un effet de ségrégation sociale.

L’objectif du gouvernement est de permettre aux collectivités qui le souhaitent de favoriser les comportements vertueux (covoiturage, achat de véhicules peu polluants, vélos en libre-service…). La ministre des Transports, Élisabeth Borne, indique que le péage urbain n’entraînera pas nécessairement la création d’un nouveau prélèvement. À titre d’exemple, la ville de Lille projette la mise en place d’un « péage inversé », avec le versement d’incitations financières aux conducteurs acceptant de rouler en dehors des heures de pointe.

La ministre entend aussi simplifier la création de voies dédiées aux covoitureurs sur les axes d’entrée dans les grandes agglomérations. « Comme pour le péage urbain, les outils de contrôle, avec les caméras permettant une lecture automatique des plaques, existent déjà », souligne-t-elle.

Mais le gros chantier de cette future loi concerne les « déserts de mobilité », des zones où la voiture individuelle représente l’unique  option pour se déplacer :  « Aujourd’hui, 80 % des territoires ne sont pas couverts par une autorité organisatrice. Cela représente 30 % des Français, [pour lesquels] personne n’est chargé d’organiser la mobilité. Forcément, cela ne peut pas bien marcher. » Le texte devrait à ce titre renforcer le rôle des collectivités locales, et notamment des régions  « pour rendre cohérentes et lisibles les différentes offres de transport existantes sur leurs territoires, qu’elles soient publiques –  les réseaux de transport urbain –  ou privées ».

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