Bio : la réglementation européenne va évoluer

L’agriculture biologique représente un marché de 27 milliards d’euros, soit 125 % de plus qu’il y a 10 ans. Le secteur connait une croissance record (+ 10 % par an en termes de surface) ; pourtant certaines règles sont en vigueur depuis 20 ans et n’ont pas évolué depuis. Or, d’après la Commission européenne, elles n’étaient plus adaptées et « allaient finir par entraver la croissance du secteur ».
Il aura tout de même fallu 3 ans aux États membres de l’Union européenne (UE) pour se mettre d’accord, mais la nouvelle réglementation est actée et entrera en vigueur le 1er janvier 2021, afin de laisser le temps à tous de se mettre à niveau.

L’objectif de cette nouvelle réglementation est de sauvegarder la confiance des consommateurs, mise à mal par certaines pratiques jugées douteuses. Pour les députés européens, Angélique Delahaye et Marc Tarabella, « certains produits agricoles introduits sur le marché communautaire pourraient s’apparenter à du faux bio car des pesticides non autorisés en Europe, même dans l’agriculture conventionnelle, sont utilisés par certains pays exportateurs ». Ce qui est le cas notamment des bananes… À compter de 2021, ces produits ne pourront plus être importés avec un étiquetage « bio ». Les régimes dérogatoires consentis à certains pays européens sont eux aussi bannis, comme la culture en bacs en Europe du Nord, qui s’apparente davantage à une forme d’agriculture intensive, contraire aux valeurs du bio.
Certaines souplesses ont cependant été maintenues, afin de garantir un consensus. C’est le cas notamment pour le remplacement dans une recette d’un ingrédient bio par du non bio, à titre dérogatoire et pour une durée limitée.

Enfin, les producteurs bio, dont les pratiques ont été jugées conformes par les contrôleurs pendant trois ans de suite, pourraient n’être plus contrôlés qu’une fois par an et échapper aux contrôles inopinés plusieurs fois par an.

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