Cabines de bronzage : des risques avérés

L’essor des cabines de bronzage artificiel à des fins esthétiques a connu une forte progression au cours de ces trente dernières années. Elles ont toujours soulevé des interrogations sur leurs effets sur la santé. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a d’ailleurs classé les rayonnements UV artificiels                     « cancérogènes certains » pour l’Homme depuis 2009 ! Mais en vue de faire le point sur la réglementation en vigueur, le ministère de la Santé a sollicité l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) afin de réaliser une mise à jour des connaissances scientifiques sur les conséquences pour la santé de l’exposition aux rayonnements ultraviolets artificiels émis par les cabines de bronzage.

L’agence avait déjà réalisé de nombreuses expertises sur le sujet et a toujours fait part de risques certains pour la santé. Dans son dernier rapport du mois d’octobre 2018, elle confirme les effets délétères d’une exposition aux UV artificiels. L’augmentation significative du risque de cancer, notamment de mélanome cutané, résultant de l’utilisation du bronzage en cabine est avérée. Ce risque est par ailleurs accru en cas d’exposition, même ponctuelle, avant l’âge de 35 ans. En France, 43% des cas de mélanomes chez les jeunes seraient attribués à une utilisation des cabines de bronzage avant l’âge de 30 ans.
Ce ne sont pas les seuls effets néfastes de ces cabines. Une exposition précoce ou régulière entraîne un vieillissement prématuré de la peau, estimé à 4 fois plus rapide qu’avec une exposition au soleil. Et contrairement à certaines idées reçues, les UV artificiels ne préparent pas la peau à une exposition solaire, ne préviennent pas les coups de soleil et ne permettent pas un apport significatif de vitamine D.

Selon l’Anses, l’encadrement règlementaire actuel apporte une réponse « partielle et insuffisante » aux regards des risques encourus. Elle atteste de la dangerosité de ces cabines, confirme ses recommandations antérieures et préconise aux pouvoirs publics « de prendre toute mesure de nature à faire cesser l’exposition de la population aux UV artificiels ». Autrement dit, l’interdiction de ces cabines…

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