Coiffeur : des pratiques tirées par les cheveux

L’association CLCV (Consommation logement et cadre de vie) a mené une enquête d’août à octobre 2018 auprès de 902 salons de coiffure  dans 12 régions, afin de vérifier si l’obligation d’affichage visible depuis l’extérieur était respectée. Les bénévoles de l’association ne rentraient pas dans les salons mais procédaient au relevé depuis l’extérieur. Les résultats démontrent globalement un manque de clarté de la part des professionnels.

Dans 12,8 % des salons, il n’y a aucun affichage et dans 8,4 % des cas, un affichage peu lisible. Or la CLCV rappelle que le défaut d’information préalable sur les tarifs est sanctionné par une amende administrative pouvant aller jusqu’à 3 000 € pour une personne physique et 15 000 € pour une personne morale (article L131-5 du Code de la consommation).

D’une manière générale, l’association reproche à la profession des prestations de moins en moins compréhensibles et de moins en moins comparables. Dans certains cas par exemple, le montant des forfaits n’est pas indiqué. C’est au client d’additionner les différentes prestations pour connaître le coût final (shampoing, couleur, coupe, etc.). Ou encore, la présence de la mention « à partir de » qui n’éclaire pas le consommateur sur les éventuelles variations de tarifs, qui restent donc à l’appréciation du coiffeur. Mais même lorsque les forfaits sont affichés, ils ne permettent pas toujours d’effectuer facilement une comparaison d’un salon à l’autre. À titre d’exemple, un forfait « coupe-coiffage » peut comprendre dans certains cas un shampoing et dans d’autres non…

Enfin l’association dénonce une surfacturation à l’encontre de la clientèle féminine, pas toujours justifiée lorsqu’il s’agit d’acte de coiffure similaire. Les enquêteurs ont ainsi constaté sur le terrain des écarts de prix allant jusqu’à 30 % entre hommes et femmes pour un forfait shampoing/coupe/coiffage. 

Face à ces constats, la CLCV réclame d’une part une présentation standardisée des tarifs (avec forfaits de base et définition commune des critères trop flous), d’autre part l’instauration dans tous les salons de coiffure d’un forfait « shampoing – coupe – séchage/coiffage » tarifé uniquement en fonction du travail fourni, du temps passé et des produits utilisés.

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