Les communes rurales au secours de leurs distributeurs de billets

Au même titre que les petites lignes ferroviaires, les stations-services et autres services publics, les distributeurs de billets (DAB) se font de plus en plus rares dans les zones rurales et cela est vécu par les habitants comme un nouveau signe de désertification. « C’est un réel problème pour la vie de tous les jours, notamment pour les personnes âgées, qui n’ont pas de moyen de locomotion », souligne Olivier Gayraud, juriste à l’association de consommateurs CLCV.

Le secteur bancaire justifie la suppression de ces DAB par un argument économique. Leur maintien dépend de leur usage réel et les banques ne souhaitent pas dépenser d’argent chaque année pour un distributeur déficitaire. La plupart d’entre elles préfèrent également privilégier leurs propres clients plutôt que de permettre l’accès aux liquidités à l’ensemble de la population.

Ce sujet soulève la question du nombre de DAB sur le territoire : est-il suffisant ? Pour la Fédération bancaire française (FBF), l’accès aux espèces reste « efficace ». Fin 2018, elle comptabilisait 54 786 DAB ainsi que 23 323 points de délivrance d’espèces. La Banque de France travaille actuellement à une cartographie des points d’accès au cash. L’institution indique vouloir « garantir qu’il y ait égale accessibilité, égale qualité et égale sécurité de tous les moyens de paiement pour tous les Français », sans pour autant privilégier les espèces. Elles ne sont toutefois pas écartées, au contraire. Le Sénat a d’ailleurs adopté en septembre 2018 une proposition de loi visant à lutter contre la désertification bancaire dans les territoires ruraux. De son côté, le comité national des paiements scripturaux (qui réunit la Banque de France et les banques) cherche à encourager les paiements par carte notamment en favorisant son usage à partir d’un euro.

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