Les eurodéputés en faveur d’un accès universel à l’eau potable

La Commission européenne s’est penchée sur la question de l’accès et de la qualité de l’eau potable, à l’heure où près de 23 millions d’Européens ne sont toujours pas connectés à un réseau public de distribution. Les eurodéputés ont donc adopté le 23 octobre dernier la proposition de refonte de la directive sur l’eau potable datant de 1998. L’objectif de ce texte est de renforcer les limites maximales de certains polluants, d’assurer la surveillance des niveaux de microplastiques et de garantir un accès à l’eau propre partout et pour tous, dans l’Union européenne (UE). Un droit défendu par le mouvement citoyen Right2Water (droit à l’eau) via une pétition ayant recueilli plus de 2 millions de signatures. Les États membres devront par la suite œuvrer en faveur de l’installation de fontaines gratuites dans les villes et les lieux publics, « lorsque cela est techniquement possible », et encourager la fourniture d’eau du robinet dans les lieux de restauration (restaurants, cantines scolaires et d’entreprises). Une mesure qui entraînerait une diminution de 17 % de la consommation d’eau en bouteille et réduirait les déchets plastiques d’autant.

Les situations sont assez disparates au sein de l’UE. En effet, si 95 % des Suédois ou des Néerlandais boivent l’eau du robinet, ils ne sont que 30 % en Pologne, Irlande et Lettonie. Le statut de l’eau diffère également d’un pays à l’autre. La Slovénie est devenue le premier pays de l’UE à inscrire dans sa Constitution le droit à une eau potable non privatisée en 2016. En France, les coupures d’eau sont interdites depuis 2013, grâce à la loi Brottes, tandis qu’en Allemagne, chaque Land gère la distribution.

« L’Europe se dirige plutôt vers un statut de l’eau comme bien public, et c’est ce qu’il faut défendre », résume la socialiste Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, pour qui l’accès universel garanti à l’eau doit être inscrit noir sur blanc.

« Maintenant que le Parlement a adopté sa position, il est temps pour les États membres de faire de même. Nous pensons qu’il est important que les négociations se déroulent au plus vite, pour que les citoyens puissent en profiter rapidement », conclu le rapporteur Michel Dantin.

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