Les nanoparticules posent question

La loi Egalim « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable » qui sera présentée ce mercredi à l’Assemblée Nationale vise à abolir l’usage du dioxyde de titane dans l’alimentation. Le dioxyde de titane est un pigment blanc qui est ajouté dans les confiseries, les plats préparés, le dentifrice ainsi que certaines crèmes solaires. Cette substance est composée de nanoparticules microscopiques qui inquiètent de plus en plus l’opinion publique.

Les experts parlent de « nanomatériaux manufacturés » dès lors qu’ils sont ajoutés volontairement dans un produit. La liste de ces nanomatériaux présents dans l’alimentation est longue, mais c’est le dioxyde de titane (E171) qui interpelle actuellement le plus les autorités. En effet, une étude menée par l’INRA (Institut National de de la Recherche Agronomique) sur des rats ont accéléré la prise de décision de l’interdiction de l’additif dans l’alimentation. Après avoir ingéré quotidiennement cette substance, près de 40 % d’entre eux avaient des lésions précancéreuses dans le côlon. Les chercheurs de l’Unité Toxicologique de Toulouse restent toutefois prudents sur le caractère extrapolable de ces résultats sur l’Homme. Selon eux, les études doivent donc être poursuivies.

La question sur la dangerosité de toutes les nanoparticules se pose. Selon l’Anses (Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), « il est difficile de trancher pour tous les nanos ». Les scientifiques Henri Bastos et Olivier Merckel ajoutent : « Mais nous sommes très vigilants sur les risques liés à la présence de ces substances : pour certaines la toxicité est réelle ». L’Anses alerte notamment sur la dangerosité du dioxyde de titane ou les nanotubes de carbone.

 

Pour en savoir plus, lisez Le Consommateur d’Alsace (mai-juin 2018)

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