OGM… Où en est-on ?

 

Le dossier du numéro 238 de Janvier – Février 2018.

Depuis 2008, la France interdit la culture des OGM. Il s’agit de plantes dites “transgéniques“. Cela étant, des denrées alimentaires issues de plantes transgéniques sont toujours importées en France. Mais outre cet aspect des choses, des OGM non transgéniques (dits “OGM cachés“) sont aujourd’hui cultivés en France à grande échelle. Ce sont des OGM sur le plan technique. Mais le fait qu’ils ne soient pas transgéniques leur permet d’échapper au champ d’application de la directive européenne au grand dam des consommateurs. 

Certes, en France, la culture d’OGM transgéniques est réduite à sa plus simple expression. Pour autant, celle-ci se porte plutôt bien au niveau planétaire. Ainsi, en 2016, la superficie mondiale de ces plantes OGM a progressé de 179,7 à 185,1 millions d’hectares, soit une augmentation de 3 % ; ce qui correspond à 5,4 millions d’hectares (lire p. 10 et 11). Dans le trio de tête, les USA occupent toujours la première place suivis du Brésil et de l’Argentine. En Europe, ce sont l’Espagne et le Portugal qui tiennent la corde (voir tableau p.10). Au regard des chiffres, on s’aperçoit que l’Europe est relativement épargnée par la culture de plantes transgéniques. Mais les chiffres sont trompeurs car si les OGM sont peu cultivés sur notre continent, ils arrivent chez nous par les nombreuses importations !

Peu cultivés mais massivement importés

Actuellement en Europe, et depuis 1998, seul le maïs MON810 de Monsanto, résistant à un insecte (la pyrale), est autorisé à la culture commerciale. Il est à noter que cette production se limite essentiellement à la péninsule Ibérique. En effet, l’Espagne et le Portugal représentent 95 % de la production de MON810, avec respectivement 116 000 et 9 000 hectares cultivés. Compte tenu des doutes sérieux sur son innocuité, 9 pays (la France, la Grèce, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne, l’Italie, l’Allemagne, le Luxembourg et l’Irlande) refusent de le cultiver sur leur territoire. Pour autant, peut-on dire que le consommateur ne consomme pas de plantes transgéniques ? La réponse est non ! Les animaux d’élevage intensif sont massivement nourris avec des aliments contenant des OGM. Mais il y a plus sournois ! Les “OGM cachés“ sont cultivés en toute opacité car ils échappent au champ d’application de la directive européenne.Il s’agit essentiellement de tournesols et de colza rendus tolérant à des herbicides. Quant aux “nouveaux OGM“ qui résultent des nouvelles techniques de manipulation du vivant, la décision de savoir s’ils échapperont eux aussi à la législation européenne, et donc s’ils viendront grossir la catégorie des “OGM cachés“, se joue actuellement…

A lire entre autres dans ce numéro :

–  Glyphosate au centre de toutes les polémiques
–  Voyager en car, les précautions à prendre
–  Uber, en concurrence avec les taxis…

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