Dans une étude parue le 16 avril dernier, l’association Familles rurales alerte sur la forte hausse des tarifs de certains médicaments vendus sans ordonnance. Pour cela, elle a comparé le prix de 14 médicaments en vente libre entre septembre et octobre 2018, dans 84 pharmacies réparties dans 37 départements, ainsi que sur Internet. Résultat, entre 2010 et 2018, le panier moyen de médicaments parmi les plus achetés est en hausse de 9 % (proche de l’inflation). Si la TVA a augmenté à deux reprises, en 2012 et 2014, l’association de consommateur note que les prix auraient pu ne pas en pâtir…
Familles rurales déplore d’autant plus ces hausses de tarifs que l’autorisation donnée aux pharmacies, en 2008, de vendre des produits en libre-service avait pour objectif de faire baisser la facture. Ce qui est donc loin d’être le cas… Par ailleurs, l’association de consommateurs dénonce l’absence d’un affichage clair des tarifs. En effet, le prix ne figure pas sur 75 % des boîtes vendues. Et la moitié d’entre elles se trouvent derrière le comptoir. « Impossible pour le consommateur de savoir ce qu’il paiera avant d’acheter », estime l’association.
Quant à la vente de médicaments sans ordonnance en ligne, autorisée depuis 2013, elle est généralement plus avantageuse. En moyenne, la différence de prix par rapport aux officines est de 190 %. Mais cet avantage est très relatif, si l’on prend en considération d’une part, les frais de port qui sont de 6,15 € en moyenne, d’autre part, l’absence de conseil de la part d’un professionnel de santé. Anne Legentil, conseillère technique à Familles rurales, le rappelle : « le médicament n’est pas une marchandise comme les autres ».
L’association appelle la DGCCRF (Répression des fraudes) à « diligenter une enquête », mais également à prendre des mesures pour sanctionner le manque de transparence sur les prix dans les pharmacies et l’absence de conseils délivrés sur Internet.
