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Energie et concurrence, bilan mitigé

Cela fait déjà 10 ans que le marché du gaz et de l’électricité s’est ouvert à la concurrence. Mais les Français sont relativement peu nombreux à avoir changé d’opérateur. Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), seuls 15 % des foyers sont passés chez un concurrent d’EDF pour l’électricité. Concernant le gaz, près de la moitié des sites ne sont plus au tarif réglementé de vente (TRV) d’Engie.

Fabien Choné, le directeur général de Direct Énergie (le plus gros concurrent d’EDF et d’Engie, avec 2,2 millions de clients), regrette : « La moitié des Français ne savent toujours pas qu’ils peuvent changer de fournisseur », la faute selon lui « aux différents gouvernements, de droite comme de gauche, qui n’ont jamais communiqué sur l’intérêt que pouvait avoir la concurrence pour le pouvoir d’achat des consommateurs ».

Pourtant les concurrents d’EDF et d’Engie gagnent du terrain avec une augmentation de leur part de marché. Les associations de consommateurs, au départ pourtant réticentes à cette ouverture, ont encouragé cette dynamique. C’est notamment le cas de l’UFC Que-choisir qui vient de lancer sa troisième campagne d’achat groupé, afin d’obtenir des conditions plus attractives.
Il y a aussi de plus en plus d’acteurs sur ce marché, preuve d’un certain dynamisme. Mais cela comporte des revers, avec des dérapages en matière de démarchage au téléphone et à domicile, « d’argumentation trompeuse » et de « vente forcée », selon le dernier rapport du médiateur de l’énergie, publié il y a un mois.

D’après les calculs de la CRE, les opérateurs alternatifs en gaz et en électricité sont en moyenne 6 % moins cher. Ils tentent par ailleurs de se distinguer les uns des autres sur le terrain des services, en incitant notamment leurs clients à économiser de l’énergie (avec par exemple un système de cagnotte créditée de la somme économisée pour Plüm Énergie ou encore le pilotage à distance de ses appareils pour mieux contrôler sa consommation du côté de Direct Énergie).

Le secteur pourrait être libéralisé davantage grâce au Conseil d’état, qui doit se prononcer d’ici à la fin du mois sur la fin des tarifs réglementés du gaz, jugés contraires à la concurrence par Bruxelles et la Cour de justice de l’Union européenne. La suppression des tarifs réglementés du gaz pourrait amorcer une décision similaire pour l’électricité…

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