L’été 2024 est jalonné d’événements sportifs. Entre l’Euro de foot débuté le 14 juin et les jeux Olympiques, qui démarreront le 26 juillet prochain, les Français passionnés de sport auront de nombreuses occasions de jouer… Et de miser parfois gros.
Les risques du jeu
Les paris sportifs en ligne se sont développés ces dernières années. À l’heure actuelle, quinze opérateurs se partagent le marché. Parmi eux : Winamax, Betclic, Unibet ou encore la Française des jeux. Le marketing massif – voire agressif – vise principalement les jeunes et les hommes. Pourtant, les conséquences néfastes du jeu excessif sont désormais bien connues (endettement, conflits avec l’entourage, dépression…).
En 2020, l’Autorité nationale des jeux (ANJ), instance de régulation des jeux d’argent, avait dû intervenir à plusieurs reprises face à des publicités jugées trop agressives. Certaines d’entre elles ont été interdites, à l’instar de la campagne de Winamax « Tout pour la daronne » et son slogan « Grosse cote, gros gain, gros respect ».
Suite à ces excès, l’ANJ a élaboré de nouvelles règles. Elles portent tant sur la forme (réduction du nombre de publicités à la télé, limitation du nombre de sollicitations envoyées aux joueurs, plafonnement du montant des bonus distribués, etc.) que sur le contenu des publicités. Dans celles-ci, les signes de richesse ou de changement de vie ne sont plus censés être mis en avant. Et il semblerait que, pour l’instant, les opérateurs suivent les consignes.
Parier sensibilisé pour parier moins risqué
Toujours est-il que l’ANJ déploie en parallèle une campagne de prévention. Elle vise à sensibiliser le grand public à l’addiction au jeu. En effet, une étude de 2019 a recensé 1,4 million de joueurs excessifs en France, dont 400 000 pathologiques. La part des joueurs excessifs est 6 fois plus élevée que pour les jeux de loterie. Des chiffres qui sont sans doute en augmentation depuis, au regard de l’essor des jeux en ligne.
L’instance de régulation garde ainsi un œil sur les messages publicitaires des différents opérateurs, à qui elle a rappelé leur responsabilité dans la lutte contre le jeu excessif. Pour autant, Winamax a initié une campagne au début de l’Euro de football, faisant miroiter des gains très impressionnants. Le texte des affiches proclame en effet : « Ici en Île-de-France, 1 148 955 657 € ont été gagnés en 2023 sur Winamax ».
Paris sportifs : le jeu en vaut-il la chandelle ?
Or, Grégoire Dufay, de l’ANJ, explique : « Ces montants sont les gains bruts distribués, sans tenir compte des mises des joueurs [qui] sont toujours supérieures aux gains – de l’ordre de 8 à 15 % selon les zones géographiques : aucune entreprise de jeux ne distribue davantage qu’elle n’empoche ! Par ailleurs, il s’agit ici des gains cumulés des paris sportifs et du poker. »
En clair, les joueurs ont plus de chance de perdre que de gagner. Alors, prudence avec les paris sportifs ! Il est d’ailleurs fortement déconseillé de miser de l’argent en cas de difficultés financières. Cela risque d’aggraver la situation, plutôt que de l’arranger.