ATMO Grand Est dévoile son bilan 2024 sur la présence des pesticides dans l’air de la région. Mené dans le cadre de l’Observatoire des pesticides, ce suivi permet d’une part d’identifier les substances présentes, leur variabilité selon les saisons et les territoires, d’autre part d’éclairer les politiques publiques pour réduire les usages et les risques.
Pas de réglementation sur la présence de pesticides dans l’air
Depuis 2001, ATMO Grand Est réalise des mesures de concentration en pesticides dans l’air, tant en zone rurale qu’en zone urbaine. Contrairement à l’eau ou à l’alimentation, elle n’est pas encadrée par une réglementation spécifique. Pourtant, les produits phytosanitaires peuvent se retrouver dans l’atmosphère (de 15 à 40 % selon ATMO Grand Est).
Dans son bilan 2024, l’organisme révèle les résultats de la surveillance opérée sur quatre sites : Reims (Marne), Voué (Aube), Scy-Chazelles (Moselle) et Schiltigheim (Bas-Rhin).
ATMO Grand Est a recherché chaque semaine 102 substances actives (herbicides, fongicides, insecticides) et a détecté 34 d’entre elles au moins une fois, dont 13 régulièrement au-dessus du seuil de 1 ng/m³ (nanogramme).
La molécule la plus marquante est le prosulfocarbe, un herbicide utilisé en grandes cultures. En outre, 4 substances interdites depuis de nombreuses années ont été décelées ponctuellement sur l’ensemble des sites, mais à des niveaux faibles.
Essor de pratiques plus durables
Les niveaux de pesticides varient en fonction du type de sites (urbain ou rural), de cultures ou encore de la saisonnalité. Toutefois, c’est sur le site de Voué que les concentrations apparaissent les plus élevées au printemps et en été en raison des traitements fongicides.
Les traitements herbicides sont utilisés principalement en automne, période pendant laquelle des pics de concentration de substances actives sont enregistrés partout, sauf à Schiltigheim. Dans cette agglomération, la baisse progressive de certains fongicides de la vigne a été opérée depuis 2013 et le recours aux méthodes alternatives telles que le biocontrôle montre ses effets aujourd’hui.
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Partenariat avec la Chambre d’agriculture
Cette surveillance est réalisée en étroite collaboration avec la Chambre régionale d’agriculture Grand Est, permettant aux deux structures de croiser les données de mesures avec les pratiques agricoles locales et d’accompagner les agriculteurs dans la réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques. Ce travail conjoint illustre leur volonté respective « d’associer expertise scientifique et savoir-faire de terrain pour réduire les impacts des pesticides sur la santé et l’environnement ».
Dans son bilan, ATMO Grand Est indique aussi que cet observatoire « constitue ainsi un levier essentiel pour orienter les politiques publiques, renforcer la prévention et accompagner la transition vers des pratiques agricoles plus durables. »