Covid 19 et transport : Quel avenir pour l’électrique ?

Suite à la crise COVID-19, les mesures de distanciation sociale mises en place privilégient les modes de transport individuels. Mais comment préserver la santé des individus sans que cela ne se fasse au détriment de l’environnement ? Propre et durable, le véhicule électrique pourrait être un levier envisageable. Voyons si ce mode de transport demeure le véhicule du futur…

D’après l’AVERE (association nationale pour le développement de la mobilité électrique) : “En Avril, les immatriculations de véhicules électriques enregistrent une baisse plus modérée dans un marché quasiment à l’arrêt“. Le véhicule électrique n’est pas épargné par la crise (-67 % d’immatriculations en 2019). Néanmoins, il s’en sort mieux que les voitures thermiques, alimentées par de l’essence ou du diesel (-88 % en 2019). Si le développement du véhicule électrique restait encore timide jusqu’à présent, la baisse actuelle des prix du carburant à la pompe pourrait bien compromettre son avenir. Les usagers peuvent en effet s’interroger légitimement de l’opportunité économique du véhicule électrique. Mais malgré ce contexte particulier, les constructeurs automobiles, astreints par les objectifs CO2 de l’Union européenne, ne pourront pas réduire leur production de véhicules électriques.

Empreinte non négligeable

Le véhicule électrique est souvent présenté comme un véhicule propre car peu émetteur de CO2 et de microparticules dans l’atmosphère. Il serait un bon moyen de prolonger les effets positifs du confinement sur la qualité de l’air, en particulier dans le Grand Est. Mais une circulation propre n’est pas synonyme d’un impact environnemental neutre. Il faut se pencher sur l’ensemble du cycle de vie du produit, à commencer par le processus de production. Il faut notamment prendre en compte la présence de composants lithium, nécessaires à la production des batteries, gourmande en espace, eau et énergie. Et le recyclage de ces matériaux est encore problématique. Le rechargement électrique du véhicule a également un impact, en fonction des sources d’énergie alimentant le réseau électrique. En effet, l’électricité nécessaire à la recharge peut-être issue de production émettant du carbone.

Utilisation spécifique

Les batteries actuelles limitent encore fortement l’autonomie du véhicule électrique par rapport au thermique. L’utilisation doit donc être adaptée à cette contrainte. Il est préférable de privilégier les trajets courts, pour la ville et limiter les usages sur voies rapides. Ensuite, la batterie est un système très coûteux et son usure est rapide.
La garantie de cette dernière est à examiner avec attention lors d’un achat. Une possibilité serait la location, ce qui a pour avantages d’étaler les coûts sans trop se soucier de sa détérioration et d’avoir une batterie toujours plus performante à chaque évolution technologique.
La durée de la charge est également un problème contraignant. Elle demande à la fois au consommateur une organisation adaptée au temps de charge (de 30 minutes minimum jusqu’à 10 heures) et aussi la planification de l’accès à une borne de recharge. Pour cela, deux alternatives existent : la borne à domicile et la borne accessible dans les lieux publics. Il est important de se renseigner sur le maillage du réseau de recharges avant tout trajet, par exemple, grâce à l’application de Freshmile qui le cartographie. Notons que la Région Grand Est déploie et soutient le développement du réseau : www.grandest.fr/mobilites-durables-implantations-de-bornes-electriques-en-grand-est/. Il faut également être vigilant aux moyens de paiement des bornes ainsi que la compatibilité de votre prise.


BON A SAVOIR
Achat : faire le bon choix

Une voiture électrique est onéreuse à l’achat : environ 50 % plus cher qu’un véhicule thermique équivalent. Et, en fonction des modèles, le véhicule électrique dispose d’une décote plus importante que ce dernier.
Toutefois, l’Etat propose quelques primes afin d’encourager la filière. Les véhicules électriques neufs bénéficient d’un bonus écologique qui peut s’ajouter à la prime à la conversion (voir “Le Consommateur d’Alsace“ n°251).
De plus, il existe un Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique (CITE) s’élevant à 300 e pour la pose d’une borne de recharge au sein du logement (consulter l’Espace Info Energie local).
Au niveau de l’entretien, on note environ 20 à 30 % de réduction. Le moteur électrique demande en effet moins de consommables et moins de contrôles. Plus généralement, le choix d’un véhicule électrique ne se limite pas aux questions économiques, mais doit prendre en compte ses

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