Afin de contribuer aux gestes barrières face à l’épidémie de COVID-19, la Fédération bancaire française (FBF) a indiqué dans un communiqué du 16 avril dernier un relèvement du plafond de paiement sans contact. De 30 € actuellement, il passera à 50 € à compter du 11 mai, soit la date prévue pour la sortie progressive du confinement.
La mesure était à l’étude depuis plusieurs semaines ; sa mise en place a été accélérée en raison du contexte sanitaire. En effet, de nombreux consommateurs sont réticents à utiliser les claviers des lecteurs de cartes qui ne sont pas systématiquement désinfectés et peuvent devenir de véritables nids à microbes. Le paiement en espèces génère également des inquiétudes, bien que la Banque de France et la Banque centrale européenne (BCE) se veuillent rassurantes, assurant « qu’il n’existe aucune preuve que des virus tels que le coronavirus aient été propagés par les billets ». A condition de respecter les mesures d’hygiène de base et de ne pas se toucher le visage, la manipulation de pièces et de billets ne présente pas plus de risques que celle de la carte bancaire ou du téléphone portable. Il s’agit toutefois d’un changement d’habitude pour les Français qui, d’après Le Parisien, règlent leurs achats alimentaires en espèces pour 68 % d’entre eux. A noter qu’un commerçant ne peut pas refuser le paiement en espèces en raison de l’épidémie de COVD-19. L’Institut national de la consommation (INC) rappelle sur son site les cas précis dans lesquels ce mode de paiement peut être refusé. En cas d’abus, le consommateur peut saisir le Défenseur des droits ou la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).
Si l’augmentation du plafond de paiement sans contact tarde à entrer en vigueur, c’est en raison des risques de déstabilisation du système qu’une application précipitée pourrait engendrer. La FBF indique en effet que ce rehaussement demande une « industrialisation informatique lourde et délicate ». Une mise à jour massive des terminaux de paiement doit être effectuée, permettant aux quelque 60 millions cartes sans contact actuellement en circulation d’être débrayée automatiquement. Ainsi, la quasi-totalité des cartes seront adaptées à distance. Le consommateur n’aura qu’à effectuer un paiement avec son code pin pour valider la mise à jour.
Dans ce contexte, les paiements mobiles sont de plus en plus populaires. Les cartes bancaires peuvent ainsi être numérisées sur smartphone pour payer sans contact grâce à une application. Les plafonds de paiements sont moins restreints mais pour que cela fonctionne, le téléphone doit être déverrouillé et l’application ouverte. Selon les experts high-tech, la crise du COVID-19 aura un impact fort sur ces usages dématérialisés.