Le savon de Marseille ne provient pas toujours de… Marseille

Le savon de Marseille peut tout aussi bien provenir de Chine, d’Europe de l’Est ou du Maghreb que de Marseille. En effet, il n’existe pas encore pour ce produit d’Indicateur Géographique (IG), l’équivalent de l’AOP (Appellation d’origine protégée) pour l’agroalimentaire. Cet indicateur permet de contrôler le savoir-faire d’artisans ou industriels correspondant à un secteur géographique. Les savonniers souhaitent évidemment tous obtenir l’IG et chacun mène campagne pour que les critères d’obtention soient favorables à leurs normes de production. Ainsi, certains aimeraient cantonner la production du savon de Marseille aux Bouches-du-Rhône, quand d’autres veulent l’élargir à tout le territoire français.

Comme l’INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle), organisme habilité à délivrer les IG, n’a toujours pas tranché la question, « n’importe quel producteur peut donc utiliser le terme « savon de Marseille », même s’il n’a aucun lien avec la Cité phocéenne », explique Manuel Roche, conseiller en propriété industrielle au cabinet Inscripta.

Pour reconnaitre un « vrai » savon de Marseille tel qu’il était fabriqué dès le XVIIème siècle, l’historien Patrick Boulanger donne quelques astuces  « Il doit avoir la forme d’un cube ou d’une barre, et il a des couleurs spécifiques : beige clair, beige crème ou vert ».

Il conseille également de lire attentivement l’étiquette qui réserve parfois bien des surprises. Ainsi, le savon de Marseille qui est un produit recherché avant tout pour ses ingrédients naturels, peut contenir des perturbateurs endocriniens comme du dioxyde de titane ou encore d’autres produits chimiques.

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