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Les enfants, nouvelles cibles des plateformes vidéo

Alors que les plateformes de streaming ont tendance à se multiplier ces dernières années (Netflix, Amazon prime, OCS…), les chaînes de télévision françaises ne comptent pas laisser passer ce filon, en particulier le jeune public. Disney +, plateforme de vidéo à la demande pour la jeunesse, arrivera dès la fin de cette année en France pour concurrencer Netflix (avec lequel la firme a rompu son contrat en 2018). Les groupes audiovisuels français sont donc sur le qui-vive et préparent la riposte.

Pourtant l’offre de vidéo à la demande pour la jeunesse n’est pas nouvelle. Le groupe TF1 s’est déjà positionné sur ce créneau avec TFouMax dès 2015 avec un catalogue de 4 000 vidéos et 20 % de licences exclusives à destination des 3-12 ans. Cette arrivée anticpée sur le marché confère au groupe une avance sur ses concurrents avec 750 000 abonnés payants. De son côté, M6 a fait l’acquisition de la chaîne de la TNT Gulli (spécialisée en programmes jeunesse), et donc sur les services de vidéo à la demande Gulli Replay et Gulli Max, ce qui lui permet de renforcer son positionnement sur la thématique enfant.

Côté service public, France Télévisions devrait annoncer prochainement la création d’un service dédié gratuit et sans publicité, ciblant les enfants de 4 à 10 ans. Si les contours de l’offre ne sont pas encore connus, le projet entre dans la suite logique de l’arrêt prévu en 2020 de la chaîne jeunesse France 4. Quant au groupe Canal+, il étudie une offre de vidéo jeunesse par abonnement, qui pourrait être lancée d’ici quelques mois.

Le créneau est porteur. Selon le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), les programmes jeunesse représentent 27,5 % de la consommation en rattrapage (replay), soit légèrement plus que le temps passé devant des séries et des fictions (27,2 %). Mais ce positionnement sur un public si jeune est avant tout stratégique. Fidéliser dès le plus jeune âge, c’est s’assurer un futur public adulte habitué aux plateformes d’abonnement payantes et qui, sans doute, restera attaché aux mêmes acteurs dans le temps. Un moyen de s’implanter durablement dans les foyers.

La concurrence s’annonce toutefois rude. Disney dispose des plus prestigieuses propriétés intellectuelles au monde à destination des familles. Par ailleurs, la multiplication de ces services (avec d’autres à venir, notamment de studios hollywoodiens tels que Warner-Média ou NBCUniversal) pourrait avoir un impact sur les contenus disponibles et la chronologie de leur sortie. Selon Thierry Cam-mas, le président gérant de Viacom Networks France, ces dernières « conserveront leurs contenus les plus exclusifs et vendront les autres aux plateformes payantes dans un premier temps, puis gratuites dans un second temps ».

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