L’incidence de la pollution de l’air sur les fœtus est non négligeable. Les faits sont là : environ un enfant sur 50 nait avec un poids à terme de moins de 2,5 kilogrammes. On parle alors de retard de croissance intra-utérin (RCIU) ou hypotrophie. Or, d’après l’étude ESCAPE, coordonnée par l’équipe de l’Inserm de Grenoble (Institut national de la santé et de la recherche médicale), les particules fines seraient responsables de 45 % des cas d’hypotrophie qui n’est pas sans conséquence sur le développement neurologique de l’enfant. En effet, l’hypotrophie peut provoquer : retards de langage, problèmes de coordination motrice fine, difficultés d’apprentissage et scolaires et même déficiences intellectuelles globales avec des scores anormalement bas aux tests de QI.
En 2012, 18 500 cas de bébés hypotrophes ont été recensés ce qui correspond à 2,5 % des naissances. 8 300 cas auraient pu être évités si la mère n’avait pas été exposée à la pollution de l’air pendant sa grossesse. Près d’un quart des enfants concernés ont accusé un retard mental. L’étude de l’Inserm s’intéresse également au coût engendré par cette problématique. La France perdrait 1,2 milliards d’euros par an. Les chercheurs mettent en avant cet argument et préconisent des mesures sanitaires simples telles que permettre aux femmes enceintes de ne pas se rendre au travail pendant les pics de pollution par exemple. « Le coût des salaires restera bien inférieur au coût de prise en charge d’un enfant avec retard », expliquent les chercheurs.
La France est d’ailleurs sanctionnée par la Cour de justice de l’Union européenne pour excès d’émissions aux dioxydes d’azote dues principalement aux véhicules. Les ONG environnementales montent au créneau et proposent d’une voix commune 15 mesures visant à baisser les émissions de gaz à effet de serre des transports.