Selon une vaste étude publiée le 3 avril dernier dans la revue médicale The Lancet, 11 millions de personnes sont décédées en 2017 en raison d’une mauvaise alimentation. Cette étude a été réalisée par 130 chercheurs, réunis au sein du Global Burden of Disease (GBD, charge mondiale des maladies), qui ont compilé des données dans 195 pays. Aucune région du monde observée ne présentait en 2017 une consommation optimale de l’ensemble des quinze composants alimentaires étudiés.
Les trois principales causes de déséquilibre alimentaire identifiées sont : la trop grande consommation de sel, un apport insuffisant en céréales complètes et une ration quotidienne trop basse en fruits. Mais ce n’est pas tant la « malbouffe » qui est pointée du doigt que les carences de notre alimentation. En effet, l’étude met en évidence l’impact de la sous-consommation d’aliments sains (fruits, légumes, légumineuses, etc.) qui aurait causé davantage de morts en 2017 que la surconsommation de boissons sucrées, de produits transformés ou d’aliments contenant des acides gras trans.
D’après les chercheurs, il est plus important aujourd’hui, en termes de santé publique, de communiquer sur les bienfaits des aliments sains plutôt que de stigmatiser des types de consommation plus délétères. Pour la chercheuse britannique Corinna Hawkes, directrice du Centre for Food Policy de la City University London, il faut insister sur la notion de plaisir. « Il ne s’agit pas de forcer les gens à manger des aliments qu’ils n’aiment pas, mais de donner le goût et le plaisir de consommer, à un prix accessible, des fruits et des céréales complètes notamment. » L’accessibilité est également un facteur essentiel. Francesco Branca, de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) déclare : « Il faut que le modèle économique des systèmes alimentaires rende possible le choix d’une nourriture saine ».
Ces révélations vont dans le sens des nouvelles recommandations du PNNS (programme national nutrition santé, qui depuis 2001 donne des repères alimentaires à la lumière des dernières données scientifiques), à savoir moins de viande, plus de fruits et légumes, l’introduction de légumineuses et fruits à coques non salés ainsi qu’une préférence pour les céréales complètes…