Depuis la fin du confinement et la reprise progressive des activités sur fond de crise sanitaire, les gestes barrières sont devenus incontournables en société. Port du masque et de gants, gel hydroalcoolique, distanciation sociale…, les Français s’acclimatent peu à peu. Il en est de même du côté des professionnels qui mettent tout en œuvre pour assurer la sécurité des consommateurs avec des mesures d’hygiène renforcées, des équipements de protections individuelles, des marquages au sol…
Commerçants, restaurateurs, hôteliers, taxis…, de nombreuses professions sont concernées par l’accueil de public et n’hésitent plus à faire appel à des entreprises privées pour obtenir une labellisation. Les labels sont censés rassurer le consommateur, lui garantissant toute absence de risque d’exposition au Covid-19. Il en existe une dizaine : « Covid-free », « Label de sécurité sanitaire », « Safe Restart » ou encore « Safe V ». Ils reposent sur le respect d’une charte de bonnes pratiques ainsi que sur divers critères établis sur-mesure en collaboration avec les établissements qui en font la demande. Pour obtenir ces macarons sur leurs devantures, les commerçants doivent débourser plusieurs centaines d’euros et se soumettre à une ou plusieurs visites sur site, en concertation avec l’entreprise certificatrice ou de manière inopinée.
Le magazine 60 millions de consommateurs s’est penché sur ces labels ainsi que sur les entreprises qui les délivrent et a pu constater que ces chartes reprennent largement des recommandations officielles qui, elles, sont gratuites… Elles sont mises à disposition par le ministère du Travail, notamment dans un protocole de déconfinement qui renseigne différentes consignes à destination des hôtels, cafés et restaurants. L’Etat fournit même une affichette aux établissements qui s’engagent de façon volontaire à les respecter, pour en informer leurs clients. « 60 millions » s’interroge donc sur l’utilité réelle de ces labels. Patrick Levy, directeur du pôle santé chez Socotec qui a créé le « Label de sécurité sanitaire », justifie la démarche auprès du magazine : « Nous les aidons également à mettre en œuvre concrètement ces recommandations, qui restent très générales et qui doivent être ajustées au cas par cas. ». Du côté des commerçants, il y a avant tout une volonté de jouer la transparence et de rassurer le consommateur. Il est encore un peu tôt pour savoir si ce but est atteint.