Face à la grave crise énergétique que traverse l’Europe, le Gouvernement français a annoncé cet été un grand plan de sobriété. L’objectif est de renforcer notre indépendance énergétique et faire baisser nos consommations de 10 % d’ici 2024. Dans ce contexte, la prolifération des écrans publicitaires lumineux dans l’espace public, dont certains promeuvent les économies d’énergie, apparaît comme un paradoxe.
Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), un écran de 2 m² consomme 2 000 kWh/an, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’un ménage (hors chauffage et eau chaude).
Une publicité lumineuse loin de la sobriété énergétique
Un projet de décret prévoit d’éteindre les écrans publicitaires entre 1 heure et 6 heures du matin. Mais un collectif d’associations (Résistance à l’agression publicitaire, Greenpeace, Alternatiba, Plein la Vue) trouve la mesure insuffisante et réclame leur interdiction totale.
Le 13 septembre dernier, il interpellait le président de la République dans une tribune publiée sur Franceinfo, dans laquelle il dénonce des dispositifs qui « contribuent au gaspillage d’énergie et de ressources, sont néfastes pour la santé et la biodiversité, (…), soumettant les citoyens à toujours plus de pression publicitaire. Ils incitent à la surconsommation, contribuent à la pollution lumineuse et servent essentiellement aux grandes entreprises, au détriment du commerce de proximité. »
D’autres voix s’élèvent depuis plusieurs années pour réclamer l’interdiction de ces panneaux lumineux. Dans son rapport « Futurs énergétiques 2050 de RTE » paru en juin 2022, le gestionnaire du réseau d’électricité allait également dans ce sens en appelant à « la disparition progressive des écrans publicitaires » pour économiser l’énergie et limiter les incitations à la consommation.
La pétition du collectif est toujours en ligne et comptabilise plus de 18 595 signatures au 28 septembre.