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Les salles d’escalade plus polluées que les autoroutes ?

Une récente étude menée en France, en Autriche, en Suisse et en Espagne révèle la présence de plusieurs substances toxiques dans l’air des salles d’escalade.

En France, près de 2 millions de personnes pratiquent l’escalade. Or, les salles où la discipline se pratique sont polluées et de nombreux produits chimiques sont inhalés par les sportifs amateurs.

Les chaussons d’escalade en cause

En cause, les chaussons portés par les grimpeurs qui s’érodent au fur et à mesure des frottements sur les prises. Ils sont composés d’additifs dérivés du caoutchouc, qu’on appelle RDCs. Des particules s’en détachent et s’accumulent alors dans l’air et les poussières.

Aux heures de pointe, dans les salles peu ventilées, la concentration en RDCs dans l’air atteint des niveaux comparables à ceux enregistrés à proximité des routes de mégapoles comme Hong-Kong et Pékin.

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A l’origine, cette étude (en anglais) est le fruit d’une intuition de deux chercheurs qui pratiquent eux-mêmes l’escalade et qui soupçonnaient « les particules des semelles de leurs chaussures de contaminer l’air ».

Près de 15 additifs chimique !

Avec une équipe de recherche, ils ont arpenté les salles d’escalade en Autriche mais aussi en France, en Espagne, en Suisse, et ont mesuré la qualité de l’air. En outre, ils ont collecté de la poussière sur le sol, sur les prises et pratiqué des tests sur les chaussons. Ces derniers ne contiennent pas moins de 15 additifs chimiques utilisés pour améliorer la résistance du caoutchouc.

Parmi eux, le 6PPD, un antioxydant bien connu de l’industrie automobile. « Les semelles de chaussons d’escalade sont conçues pour offrir des performances comparables à celles des pneus de voiture », explique Anya Sherman, co-autrice de l’étude. Mais ces substances ne devraient pas être respirées, d’autant plus que ces espaces sont souvent fréquentés par des enfants.

Les auteurs de l’étude appellent à agir de toute urgence, sans attendre que les effets sanitaires soient connus. Ils demandent aux exploitants de salles de renforcer la ventilation, améliorer le nettoyage et promouvoir des chaussons conçus avec moins d’additifs chimiques

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