Si les consommateurs s’intéressent de plus en plus au bio, ils sont également exigeants et de plus en plus critiques sur l’offre proposée par la grande distribution comme le montrent les résultats du sondage OpinionWay révélés à l’occasion des Assises de l’agriculture biologiques qui se sont tenues le 14 novembre 2019.
Menée auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans (1 038 personnes), cette enquête montre que le prix des produits bio reste un frein pour la majorité des consommateurs. Seuls 5 % des sondés sont prêts à dépenser plus pour des produits issus de l’agriculture biologique. De plus, les prix de ces produits sont jugés insuffisamment rémunérateurs pour les agriculteurs comme le précise Frédéric Micheau, directeur des études de l’institut de sondage, au journal Les Echos. En effet, 61 % des personnes interrogées estiment que les marges des industriels et des distributeurs constituent le principal élément du prix d’un produit bio, alors même que la loi sur l’alimentation visait à rehausser la part de la valeur ajoutée destinée aux agriculteurs.
En termes de solutions pour réduire le prix des produits bio, les consommateurs plébiscitent le développement de la vente directe et des circuits courts (61 %). Cela vaut tant pour les jeunes de moins de 25 ans (55 %) que pour les plus de 65 ans (68 %). 47% des personnes interrogées estiment également que l’augmentation de la production biologique en France permettrait de proposer des prix plus bas. Les deux autres pistes envisagées pour peser sur les prix des produits bio sont la baisse de la TVA (42 %) et l’octroi d’aides aux agriculteurs (23 %).
Néanmoins, 61 % des Français se déclarent satisfaits par la diversité de l’offre en bio proposée par la grande distribution (57 % en ce qui concerne les produits bio issus du commerce équitable). Ils n’en restent pas moins encore très critiques ! Ainsi, 48 % pensent qu’il y a trop d’emballages au rayon bio ou que ces derniers sont insuffisamment biodégradables. Plus de la moitié des personnes interrogées jugent les informations sur l’origine des produits insuffisantes. Enfin, ils ne sont qu’un tiers à déclarer que la transparence sur la rémunération des producteurs est suffisante.