L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) alerte le public sur la recrudescence ces dernières semaines de fausses offres de prêt immobilier ou de rachat de crédit. Des arnaques qui reposent le plus souvent sur l’usurpation de l’identité de courtiers et d’établissements de crédit autorisés à exercer en France.
Les faux prêts
La plupart du temps, les victimes sont appâtées via des publicités circulant sur les réseaux sociaux ou sur de faux sites de comparateurs de crédits. Les prêts proposés sont souvent avantageux, avec de faibles taux d’intérêt et des durées de remboursement plus longues. Ces conditions attractives apparaissent comme des offres exceptionnelles et limitées dans le temps, incitant donc à y souscrire rapidement.
Les escrocs se présentent comme appartenant au personnel de courtiers autorisés à exercer en France. Pour cela, ils n’hésitent pas à utiliser des documents à en-tête avec des logos de véritables établissements de crédits. Les adresses de messagerie électronique sont également usurpées.
Aucune condition de ressources ni constitution de garantie (comme le versement d’une caution) ne sont exigées pour l’octroi de ces prêts. Pourtant, l’ACPR rappelle que l’évaluation de la solvabilité du client est obligatoire pour un crédit à la consommation ou un crédit immobilier.
En outre, les escrocs promettent l’obtention d’un crédit sans délai avec une mise à disposition des fonds dans les 24 à 48 heures. Très rapidement après signature, un premier versement est demandé, généralement via un service de transfert d’argent international, pour couvrir de supposés frais (frais de dossier, d’assurance, d’authentification, de légalisation, frais administratifs, de transfert, de décaissement, etc.).
Une fois le premier paiement effectué, les escrocs ne donnent plus de nouvelles ou exigent un nouveau versement sous un autre prétexte (déblocage du prêt, frais divers…).
Les faux rachats de crédits
Ces arnaques apparaissent le plus souvent sur de faux sites de comparateurs de crédits, usurpant l’identité de courtiers réputés. Les offres présentées concernent fréquemment le financement de panneaux photovoltaïques ou de pompe à chaleur. Les victimes sont invitées à remplir un formulaire dans lequel elles communiquent leurs informations (notamment sur la réalisation récente de travaux de rénovation énergétique) et coordonnées, ce qui permet aux escrocs de les recontacter.
Là encore, les crédits sont proposés à des conditions très avantageuses (taux très bas, durée très longue ou peu d’exigence de solvabilité) et incitent à agir vite. Une fois le crédit souscrit et les fonds débloqués, les victimes sont invitées à faire un virement de ces fonds pour solder le premier crédit. Mais en réalité, les crédits d’origine ne sont ni rachetés, ni regroupés et la victime doit continuer de les rembourser tout en étant contraintes de couvrir également les nouveaux prêts sans avoir bénéficié des fonds (les sommes prêtées ayant été remises aux escrocs).
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Comment éviter ces escroqueries ?
Tout d’abord, il est conseillé de vérifier systématiquement que votre interlocuteur est bien employé par la société à laquelle il se réfère. La meilleure façon de procéder est de contacter directement la société en question, à partir du numéro de téléphone officiel, en se référant au registre des agents financiers agréés (REGAFI) pour les établissements bancaires, et au registre de l’ORIAS pour les intermédiaires en assurance ou en banque. « Si l’entreprise ou la personne avec laquelle vous êtes en relation ne figure pas sur l’un de ces deux registres, ne donnez pas suite à ses sollicitations », indique l’ACPR, qui a établi par ailleurs une liste noire.
Ne verser aucune somme d’argent pour l’obtention d’un prêt ou le déblocage des fonds. Puis, prendre garde aux offres trop alléchantes et prendre le temps de la réflexion avant d’agir.
Que faire si vous avez été victime d’une escroquerie au faux rachat de crédit ?
Il importe en premier lieu de porter plainte dans les meilleurs délais (il est possible de faire une pré-plainte en ligne sur le site https://www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr/), en second lieu de faire un signalement sur les différentes plateformes dédiées :
• INFO ESCROQUERIES, plate-forme téléphonique composée de policiers et de gendarmes, en appelant le 0805 805 817 (service et appel gratuits du lundi au vendredi de 9h à 18h30) ;
• le portail officiel de signalement du ministère de l’Intérieur ;
• Assurance Banque Épargne Info Service, plate-forme commune mise en place par la Banque de France, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
L’ACPR précise que ces signalements sont essentiels, même si aucune perte financière n’a été subie car ils peuvent être utiles « pour empêcher d’autres tentatives d’escroquerie ».