Au frais, sans nous ruiner !

De plus en plus, nos consommations d’énergies atteignent des montants élevés, non seulement en hiver, mais également en été. Rafraîchir nos logements sans impacter nos budget et faire surchauffer la planète, est-ce encore possible ?

Sur la base du recensement des vagues de chaleur réalisé par Météo France depuis 1947, il apparaît clairement que la fréquence et l’intensité de ce type d’évènements a augmenté au cours des trente dernières années. Les épisodes de fortes chaleurs entre 1982 et 2019 ont été sensiblement plus nombreux, et de plus longue durée que ceux de la période antérieure.

Le mercure grimpe…
On dénombrait en moyenne moins de 5 jours de vagues de chaleur sur la période 1976-2005. Un rapport du Ministère de l’Écologie estime à 75% le risque que le nombre de jours de très forte chaleur augmente de 5 voire 10 jours supplémentaires à l’horizon 2021-2050 (voir également à ce sujet le dossier dans Le Consommateur d’Alsace n°251 « Climat, ça chauffe à l’Est ! »).

Notre équipement s’accroit…
Nettement perçues par la plupart d’entre nous, la hausse de température nous incite à trouver les solutions techniques les plus directes à notre portée. Parmi ces solutions, les climatiseurs occupent une place de choix. Les tous premiers prix pour des climatiseurs mobiles d’appartements se situent entre 250 à 300 euros. Pour des équipements plus performants, les prix peuvent s’élever rapidement à plusieurs milliers d’euros. Il est recommandé d’être particulièrement attentif à l’étiquette énergie, ainsi qu’au type de matériel utilisé ou installé. Leur efficacité, leur durabilité et leur consommation peuvent très fortement varier d’un modèle à l’autre.

…nos factures aussi !
Selon le Centre d’Études et de Recherches Économiques sur l’Énergie (CEREN), la consommation d’énergie par les ménages français destinée à la climatisation a plus que doublé depuis 2010. Elle serait passée de 400 000 gigawatt-heure (GWh) en 2010, à 1 000 000 GWh (1 TWh) en 2018.
Différents comparateurs de prix de l’énergie, dont celui d’Électricité de France (EDF), estiment même un coût de consommation énergétique (hors abonnement électrique, achat et installation du climatiseur) entre 100 et 270 euros par an selon les fournisseurs, et surtout selon le dispositif de climatisation installé (pour une utilisation estivale limitée à 4h par jour pendant 90 jours).

Bien-être rime-t-il avec santé ?
Certaines utilisations de climatiseurs ne sont pas tout à fait sans risque pour notre santé.
Des malaises peuvent tout d’abord être provoqués par les « chocs thermiques » liés à des écarts de température trop importants (plus de 5 à 7°) entre un espace climatisé et un autre qui ne l’est pas. Une climatisation mal utilisée peut également contribuer à certaines affections ORL (pharyngites, angines, rhinites, …) et sécheresses oculaires. Enfin, pour éviter tout risque de développement bactérien tel que la légionellose (infection respiratoire sévère), un système de climatisation doit impérativement être entretenu régulièrement et avec le plus grand soin.

Fraicheur durable
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), tout comme les associations de consommateurs, recommandent d’abord d’éviter tout achat précipité de climatiseur dans l’urgence, pour faire face à une hausse annoncée des températures au cours des prochains jours.
Et avant d’investir dans un équipement de ce type, son installation, son alimentation énergétique et son entretien régulier, il est vivement recommandé de tester le plus largement possible les éco-gestes domestiques de régulation de températures, et de faire preuve de bon sens (Cf. encadré). Si mon logement est vraiment trop chaud en été, il convient peut-être d’examiner son isolation… Car in fine, les nouveaux équipements, énergies et fluides frigorigènes utilisés pour rafraîchir nos intérieurs impactent durablement nos budgets personnels, tout en contribuant activement au réchauffement global.

Eco-gestes d’été
Aérer pour faire circuler l’air frais la nuit, maintenir volets, fenêtres et rideaux fermés en journée, et notamment aux moments de forte exposition directe au soleil, mettre à profit les plantes, boire chaud pour une meilleure régulation de sa température corporelle… autant de gestes de bon sens et d’astuces qui peuvent permettre d’éviter les trop grosses chaleurs à l’intérieur.
Un guide complet « Chaud dehors, frais dedans » est accessible sur le site de l’ADEME ainsi que sur celui de la Chambre de Consommation d’Alsace et du Grand-Est.

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