La Fondation Abbé Pierre estime que 4 millions de ménages sont mal logés ou privés de logement en France. Au-delà de ces personnes en situation de pauvreté, 12 millions ont vu leur situation fragilisée par la crise du logement. Ces ménages sont en situation de grande précarité car la part de leur revenu consacrée au logement croit inexorablement.
L’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Social (Onpes) note dans son rapport publié le 2 mai 2018 que depuis la crise financière de 2008, les bas salaires ont été comprimés alors que le prix des logements s’est envolé. L’étude montre que les dépenses de logement (loyers et charges) ont augmenté 1,7 fois plus vite que les bas revenus entre 2001 et 2006, puis 4 fois plus vite entre 2006 et 2013. La part des ressources consacrée au logement est passée de 26,3 % à 33,6 % entre 2001 et 2013, soit une hausse de 7,4 points. Selon l’INSEE, en 2015, la part du revenu de l’ensemble des Français pour se loger était de 19 %.
Les ménages n’ayant pu être relogés dans des logements sociaux se tournent souvent vers des tiers ou leur famille. Ainsi, selon l’INSEE, 46 % des 18-29 ans habitent chez leurs parents. On assiste à une recrudescence des logements surpeuplés, dénoncée par la Fondation Abbé Pierre, dans son rapport du 31 janvier 2018.