Le baromètre GreenFlex-ADEME mesure chaque année le rapport des Français à la consommation responsable depuis 2004. Pour sa 21e édition, les résultats montrent un essoufflement, voire une résignation de la population française.
Le baromètre GreenFlex-ADEME de la consommation responsable est un outil permettant de questionner l’état d’esprit des consommateurs vis-à-vis de l’offre responsable. Les résultats de l’année 2025 sont plus préoccupants que les années précédentes : si 8 Français sur 10 estiment que « la crise climatique nous oblige à revoir nos modes de vie et de consommation », le nombre de personnes déclarant « faire tout leur possible » est en diminution de 5 points par rapport à 2024 (passant de 18 % à 13 %). À l’inverse, les personnes qui se disent indifférentes ou agacées ont progressé respectivement de 2 points (14 %) et 1 point (8 %).
Des citoyens conscients mais démobilisés
Les sondés se déclarent aujourd’hui davantage préoccupés par les questions de sécurité et de santé. Pourtant, une grande majorité des consommateurs affirment se poser les bonnes questions avant d’acheter et sont intéressés par des modèles alternatifs de consommation (fabrication, livraison, réparation…). En outre, plus de la moitié (53 %) se disent inquiets et pensent qu’il est urgent d’agir pour la préservation de l’environnement.
Mais ils sont également nombreux à se sentir de moins en moins incités par les médias à consommer de façon responsable et sont découragés par le manque d’engagement des autres.
L’étude souligne même que les consommateurs les plus engagés finissent eux aussi par craquer « pour des achats qu’ils regrettent ensuite face à la pression des incitations commerciales qui fleurissent tout au long de l’année ». Quant aux personnes moins mobilisées, elles ont tendance à déculpabiliser face à l’inaction collective.
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Des injonctions contradictoires
Les promotions et appels incessants aux nouveautés poussent à la surconsommation dans de nombreux domaines, notamment dans le textile, le numérique et les cosmétiques. Les jeunes y sont particulièrement sensibles ; ces injonctions sont plus fortes que leurs bonnes intentions.
Ensuite, lorsque le consommateur se montre hésitant, ce sont les promotions et le prix attractif qui déclenchent en priorité l’achat (50 %). Pourtant, l’écrasante majorité des personnes interrogées sont critiques des incitations à la surconsommation, notamment de la publicité.
Enfin, l’un des principaux freins à la consommation responsable est la perception prix (à savoir le sentiment que le coût sera plus élevé). Viennent ensuite l’absence de produits durables en quantité suffisante chez les commerçants et supermarchés ainsi que le sentiment que les efforts individuels ne pèsent pas assez dans la balance face à une majorité qui ne change pas ses habitudes.
En conclusion, le baromètre indique que les citoyens sont encore trop tournés vers la surconsommation et qu’ils font face à trop d’injonctions contradictoires. Résultats : un écart se creuse entre conscience de l’état de la planète et engagement vers une consommation plus responsable. L’inaction collective pèse fortement sur les motivations de chacun, même des plus engagés.
Pour Laure Blondel, Directrice Conseil, Marques, Produits et Consommation Responsables GreenFlex : « Il est temps que les marques ralentissent leur pression auprès des consommateurs et qu’elles proposent, en fonction de leur secteur, des usages, des expériences, une autre idée du partage de la valeur, et un engagement vers la protection du Bien Commun. »