Le système de cashback permet de se faire rembourser une partie de ses achats réalisés sur un site Internet, auprès de vendeurs partenaires. Comment fonctionne-t-il ?
Le cashback permet au consommateur qui achète en ligne via un service dédié de récupérer un pourcentage du montant de ses achats sous forme d’euros ou de points. Ces derniers sont placés dans une cagnotte qui, une fois le plafond atteint, peut être débloquée afin de récupérer l’argent sur son compte bancaire ou, s’il s’agit de points, de les dépenser en cadeau. C’est donc une remise dont le consommateur va bénéficier plus tard, plusieurs semaines voire plusieurs mois après son achat. Mais le jeu peut en valoir la chandelle !
Système gagnant-gagnant
Plusieurs acteurs se partagent le marché avec, en premier lieu, des banques et néobanques : Société Générale, Crédit Agricole, LCL, Boursorama ou Orange Bank. Le service est gratuit. Il suffit au client de s’y inscrire via son espace personnel sur le site de sa banque. Il existe également des applications dédiées dont Joko, eBuyClub, Poulpeo et le leader iGraal. Ce dernier a enregistré à lui seul 1,4 million de nouveaux inscrits en 2020. Là encore, l’inscription est gratuite et sans engagement. Ces intermédiaires négocient avec les enseignes des commissions sur les ventes qu’ils génèrent et dont une partie est rétrocédée à l’acheteur.
Tous les secteurs de la consommation sont couverts : téléphonie, mode, électroménager, décoration, tourisme… Selon les services, le consommateur aura accès soit à de faibles remises (de 0,1 à 1 % du total de ses achats) sur un grand nombre de sites et marques partenaires, soit à des offres de remboursement beaucoup plus avantageuses (jusqu’à 30 %) sur un nombre limité de produits. Le système est intéressant pour toutes les parties prenantes. Il permet aux banques de recruter de nouveaux clients et de les fidéliser. Les marques augmentent leur chiffre d’affaires en vendant davantage auprès d’une clientèle parfaitement ciblée. Et les consommateurs profitent de réductions cumulables avec d’autres offres commerciales, comme les promotions ou les soldes. En moyenne, le pourcentage crédité avoisine les 3 ou 4 %, mais pour un consommateur avisé, cela peut représenter une centaine d’euros par an, voire plus.
Attention, pour bénéficier des offres, il faut se connecter à la plateforme de cashback et passer par son intermédiaire avant de se rendre sur le site marchand. Cette étape est indispensable pour enregistrer l’opération, valider l’offre et donc créditer sa cagnotte.
Astuces pour faire grimper la cagnotte
Plus le montant de la dépense est important, plus la récompense sera intéressante. Le cashback est donc une opération particulièrement avantageuse pour les gros achats. Départ en vacances, location de voiture, achat de gros meubles ou gros électroménagers… Ayez le réflexe de passer par le cashback pour vérifier les magasins partenaires et le pourcentage attribué. Une offre de remboursement de 3 % sur un montant de 1 000 € représente tout de même 30 € dans la cagnotte. N’hésitez pas à comparer entre plusieurs plateformes. Certains commerçants seront davantage mis en avant tandis que les offres peuvent variées dans le temps.
Le système de parrainage permet également d’accroître ses gains, en bénéficiant parfois d’une petite somme en cadeau ou d’un pourcentage supplémentaire en cashback.
Le cashback, une pratique encore méconnue
Le cashback existe en France depuis 15 ans. Mais d’après une étude d’American Express réalisée en janvier 2021, plus d’un tiers des Français n’en a jamais entendu parler. Ils sont nombreux à ignorer qu’ils peuvent déjà en bénéficier, souvent grâce à leur banque. Jean-Baptiste Miot, chef de produit cashback à la Société Générale, explique au journal Le Figaro : « tous nos clients peuvent s’inscrire gratuitement à notre offre de cashback, à ce jour seuls 10 % l’ont fait ». Les consommateurs sont habitués aux cartes fidélité et cartes cadeaux qui permettent d’obtenir des réductions ou des bons d’achats. Ils sont en revanche plus suspicieux envers ces offres qui génèrent directement de l’argent, alors que cela revient quasiment au même.
Aux États-Unis, le cashback existe depuis les années 1960 et est très répandu. Pour Jean-Baptiste Miot : « Il faut le temps que les gens s’habituent à ce système ».
Éviter les mauvaises surprises
Comme toujours sur Internet, il convient de rester vigilant. Si la plupart des services de cashback sont gratuits, certains sites proposent des services avec abonnement payant permettant d’accéder à des taux de remboursement plus élevés. Rien d’illégal dans cette approche, mais il faut bien faire ses calculs pour vérifier si le coût de l’adhésion (entre 15 et 20 € par mois) peut être facilement amorti.
Attention à ne pas confondre ces offres avec les pratiques d’abonnements cachés. A noter également que les remboursements en ligne sont calculés sur les prix hors taxe.
Enfin, quels que soient les services de cashback (gratuits ou payants), il faut bien lire les conditions générales applicables. Un taux très avantageux peut ne concerner que certaines catégories de produits ou être réservé aux nouveaux clients. Là encore, ce ne sont pas des pratiques frauduleuses si les conditions sont bien spécifiées par écrit.
En France, le cashback est aussi un service permettant de retirer de l’argent en espèces chez un commerçant après un achat réglé par carte bancaire : le consommateur paie 60 € un article affiché à 30 €, afin de récupérer 30 € en espèces. L’objectif est de faciliter les retraits d’espèces dans des zones où les DAB sont rares. Le système est réglementé au niveau européen et très encadré en France (opération soumise à un montant minimal de 1 € et maximal de 60 €, indication du caractère gratuit ou payant service, obligations d’information et d’affichage chez le commerçant).