Le changement climatique entraîne un réchauffement global de planète. Alors que de plus en plus de populations cherchent à se rafraîchir au moyen de climatiseurs, ces derniers, gourmands en énergie, provoquent une croissance de consommation d’électricité et in fine alimentent le réchauffement climatique. Un cercle vicieux…
Selon une étude de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), rendue publique le 15 mai dernier, les besoins en électricité pour répondre à la demande de refroidissement des centaines de millions de personnes vivant dans des zones aux températures élevées pourraient représenter l’équivalent de la production électrique des États-Unis et de l’Allemagne d’ici à 2050.
Il existe aujourd’hui environ 1,6 milliard de climatiseurs installés dans le monde, dont environ la moitié aux États-Unis et en Chine. Environ 135 millions nouveaux appareils sont vendus chaque année, trois fois plus qu’en 1990, selon ce même rapport. La demande est par ailleurs en forte augmentation dans d’autres pays chauds comme l’Inde ou l’Indonésie. « Les gens qui vivent dans des zones très chaudes ont très envie d’avoir accès aux bénéfices qu’apportent les climatiseurs en termes de confort, de conditions de vie et de santé, mais ils ne peuvent pas encore se permettre d’en acheter », détaille Brian Motherway, directeur de la division efficacité énergétique de l’agence, qui a supervisé l’étude. Le directeur de l’AIE, M. Birol, ajoute que « Dans ces pays, moins de 10 % des ménages sont aujourd’hui équipés de climatiseur. Or, quand le niveau de vie augmente, ils s’équipent très rapidement ».
Malgré un fort investissement de ces pays dans le développement des énergies renouvelables (qui n’émettent pas de gaz à effet de serre), le rapport indique que cela ne suffira pas à couvrir les besoins. Les pics de consommation sont enregistrés le soir (en rentrant du travail) et mobilisent, dans la plupart des pays, des centrales thermiques à gaz ou au charbon, fortement émettrices de gaz à effet de serre.
L’agence recommande d’améliorer l’isolation énergétique des bâtiments, mais également de durcir les normes en matière d’efficacité énergétique de ces appareils. La plupart d’entre eux sont particulièrement énergivores. Les plus efficaces sont les plus chers et donc moins accessibles… « Il faut que les États créent des politiques de soutien aux appareils les plus économes, suggère M. Birol, et mettre des malus sur les climatiseurs les plus inefficaces ». Selon le rapport de l’AIE, des normes plus strictes permettraient de diminuer de moitié cette croissance de la demande électrique dans les trente prochaines années.
—
Accéder au rapport « The Future of Cooling » (en anglais)