L’Insee (institut de statistiques) vient de publier une étude sur la consommation des ménages en produits estampillés « made in France » en 2015. Si elle représente 81 %, elle est en baisse de 2 points sur 10 ans (entre 2005 et 2015), ce qui est deux fois plus élevé que le recul enregistré par la moyenne des pays développés sur cette période.
Tous les types de consommation ne se valent pas. Ainsi, les services utilisés (coiffeur, transport, santé, restauration) sont produits à plus de 90 % en moyenne sur le territoire français. Le secteur de l’alimentation se porte plutôt bien également puisque 60 % des Français ont consommé des produits alimentaires fabriqués en France. En revanche, les produits manufacturés (c’est-à-dire issus de la filière industrielle : denrées alimentaires, vêtements, cuir, papier, carton, mais aussi produits pharmaceutiques, en plastique, équipements électriques, électroniques et informatiques, machines et matériels de transport, etc.) viennent principalement de l’étranger. Les équipements électriques, électroniques et informatiques sont par ailleurs les plus importés et proviennent majoritairement de Chine. Parmi les importations, nous retrouvons des produits en provenance d’Allemagne (produits manufacturiers, denrées alimentaires, transports, activités informatiques), des États-Unis (pétrole raffiné), du Royaume-Uni, d’Espagne (véhicules), d’Italie (denrées alimentaires), de Belgique (construction), ou encore de Suisse (équipements électroniques et optiques).
Le type de consommation diffère aussi en fonction de la composition des ménages et du niveau des revenus. Ainsi, les retraités et les cadres consomment davantage « made in France ». Pour ces derniers, ce sont en premier lieu les services culturels, de loisirs, de restauration qui sont privilégiés. A contrario, selon les auteurs de l’étude, les ouvriers et agriculteurs consacrent une plus grande part de leur budget aux denrées alimentaires et boissons françaises. Enfin, sans grande surprise, plus le revenu disponible des ménages est faible et plus la consommation de produits fabriqués en France est faible. De même, plus les familles sont nombreuses, plus le « made in France » est en baisse.