La dernière enquête de l’INSEE (Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques) nous révèle que le pouvoir d’achat des ménages en 2017 augmente moins fortement qu’en 2016 (+ 1,3 % en 2017 contre + 1,8 % en 2016). Sans grande surprise, la consommation décélère également.
Si l’on s’intéresse plus particulièrement aux modes de consommation des Français, on note dans l’alimentaire que les achats de viandes plongent (- 1.5 %) ainsi que ceux des poissons et crustacés (- 3,4 %) et des fruits et légumes (- 0,9 %). Le pain, les céréales, le lait, le fromage et les œufs restent plutôt stables. Par contre, la part des « dépenses contraintes » (eau, électricité, loyer, gaz, abonnements divers et assurances) tend à augmenter pour les ménages les plus pauvres. En moyenne, ces dépenses ont représenté 29,4 % du revenu brut en 2017, alors que pour les ménages les plus pauvres, elles représentent 61 %. Or, plus les “dépenses contraintes“ pèsent sur le revenu disponible, plus le pouvoir d’achat baisse.
La directrice du Pôle consommation et entreprise du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) observe que « depuis la crise, celui [le pouvoir d’achat] de la classe moyenne a crû beaucoup moins vite que les autres ». Elle ajoute : « La part des loisirs et de l’alimentation n’augmente réellement que chez les classes aisées et supérieures. Pour les jeunes et les plus modestes, c’est le prix du logement et les frais afférents comme l’eau et l’électricité qui conditionnent tout. »
