Les démarcheurs téléphoniques ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins. La dernière pratique en date : le « spoofing », c’est-à-dire l’usurpation du numéro de téléphone personnel d’un consommateur par un centre d’appel. Le numéro affiché sur l’écran de la personne appelée sera donc un « 06 » appartenant à une personne lambda. Une technique qui permet aux opérateurs de télémarketing de cacher leur identité et de détourner l’aversion croissante des consommateurs au démarchage téléphonique (ces derniers étant en effet plus enclin à décrocher leur téléphone si le numéro ne leur paraît pas suspect).
Le problème, c’est que les consommateurs dont le numéro a été usurpé se retrouvent à leur tour importunés par les personnes démarchées, qui réclament des comptes.
Cette pratique est doublement illégale : d’une part, le numéro utilisé pour un démarchage doit appartenir à l’entreprise pour le compte duquel l’appel est effectué (article L. 221-17 du code de la consommation), sous peine d’une amende administrative de 15 000 € maximum. D’autre part, cela s’apparente à une usurpation d’identité.
La Répression des fraudes a indiqué au magazine 60 Millions de consommateurs avoir reçu plusieurs signalements via la plateforme anti-démarchage Bloctel.
Des recours juridiques existent mais sont difficiles à mettre en œuvre : il est souvent très compliqué d’identifier les coupables et de retrouver qui se cache derrière un faux nom d’entreprise. Le seul recours vraiment efficace pour les victimes reste de changer de numéro de téléphone…
