La loi Alimentation, entrée en vigueur le 1er janvier 2019, a pour principal objectif d’améliorer les relations commerciales tendues entre les agriculteurs, les industriels et les distributeurs. Pour cela, le gouvernement a introduit une mesure visant à encadrer les promotions dans les rayons des enseignes de la grande distribution, et cela afin de garantir des prix raisonnables aux agriculteurs. Ainsi, les promotions sur les denrées alimentaires seront désormais plafonnées et ne pourront dépasser 34 % du prix initial de vente au consommateur.
Il n’y aura donc plus de prix cassés à – 50 % voire – 70 % comme cela a pu être le cas avec le fameux pot de Nutella bradé récemment dans les enseignes Intermarché. De facto la nouvelle loi signe la disparition des promotions du type « 1 acheté = 1 offert ». En revanche, les consommateurs auront toujours la possibilité de faire l’acquisition de trois produits pour le prix de deux.
Du côté des GMS (grandes et moyennes surfaces), à compter du 1er mars, le quota de produits faisant l’objet d’une promotion ne devra pas dépasser 25 % du volume annuel de produits vendus. Ces nouvelles directives ont un impact non négligeable sur les enseignes. À titre d’exemple, chez Super U, un tiers des promotions courantes va devoir être révisée.
La loi Alimentation relève également le seuil de revente à perte. Lorsque les distributeurs souhaiteront liquider du stock, ils seront dans l’obligation d’appliquer une majoration de 10 %. Autrement dit, ils ne pourront pas les revendre à prix coûtant comme cela pouvait souvent être le cas.
L’association de consommateurs Familles rurales s’inquiète de l’impact de cette mesure sur les consommateurs, notamment les plus fragiles. Elle craint que cela n’entraîne une baisse de leur pouvoir d’achat. Concernant les producteurs, Olivier Andrault, chargé de mission auprès de l’association UFC-Que Choisir, ne croit pas que les mesures envisagées puissent les aider à sortir de leurs difficultés.
De leurs côtés, les syndicats agricoles se sont félicités de ces mesures qui, selon eux, vont « permettre de rééquilibrer les relations commerciales entre acteurs ».