Avant le confinement, 5 millions de ménages (soit 11 millions de personnes) rencontraient des difficultés financières. La crise sanitaire fait place à une crise économique qui risque d’affaiblir dangereusement des foyers déjà fragilisés. Pour observer les conséquences de cette crise sur le budget des familles, l’Unaf (Union Nationale des Associations Familiales) a mobilisé le réseau des Udaf (Union départementale) pour la réalisation d’une étude. Celle-ci s’est déroulée dans six régions, auprès de 70 ménages suivis par leurs services d’accompagnement budgétaire. En parallèle, 55 professionnels en charge de ce type de services ont répondu à une enquête flash entre le 28 avril et le 7 mai.
L’étude révèle que la situation de ces ménages s’est globalement aggravée. La moitié (55 %) des foyers accompagnés ont vu leurs dépenses mensuelles augmenter de 200 € en moyenne : budget alimentation, équipement numérique pour la scolarité des enfants, soutiens financiers au sein de la famille élargie. Un tiers d’entre eux a subi une baisse de ressources pendant le confinement. Parmi les actifs en emploi, ce taux passe à 50 %. Cette dégradation a eu pour conséquences directes « des privations, des factures et crédits impayés, mais aussi le report de projets, l’accumulation de frais d’incidents bancaires et des phénomènes de désépargne ».
Mais l’Unaf s’inquiète également du risque d’une augmentation du nombre de familles touchées par des difficultés économiques. Les prévisions du chômage sont inquiétantes. Le taux pourrait atteindre les 10 % en 2020, avec des pics allant jusqu’à 16 % au cours de l’année. L’association prévient qu’il y aura « un enjeu massif de prévention de la pauvreté et du surendettement » et son réseau des Udaf sera en première ligne pour faire face à une hausse des sollicitations de la part de ces familles.
Dans son étude, l’Unaf développe cinq propositions pour agir maintenant et prévenir la pauvreté et le surendettement, en invitant chaque acteur à se mobiliser : le Gouvernement, le Parlement mais aussi les grands créanciers (fournisseurs d’énergie, bailleurs sociaux, établissements de crédits…) ou encore la Direction Générale du Trésor et la Banque de France.