Le CBD (cannabidiol) est un dérivé de la plante de cannabis ou de chanvre dont le marché est en plein essor. Alors que 16 % des Français déclarent avoir consommé au moins une fois du CBD dans leur vie en 2022, les produits qui en contiennent sont-ils néfastes pour la santé ?
Le 21 mars dernier, dans un communiqué, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) propose de classer le cannabidiol (CBD) comme « présumé toxique pour la reproduction humaine » sur la base d’études disponibles sur des modèles animaux montrant des atteintes à la fertilité et au développement.
Aucune évaluation des risques sanitaires du CBD
Depuis 2021, les produits contenant du CBD sont exemptés de l’interdiction générale concernant les stupéfiants. En 2023, la Direction générale du travail a sollicité l’Anses pour des travaux de classification harmonisée du CBD, afin de se mettre en conformité avec la réglementation européenne sur la classification des substances (CLP). C’est à cette occasion que l’Agence s’est rendue compte qu’aucune évaluation des risques sanitaires pour l’humain et l’environnement n’était disponible malgré une hausse de la consommation. En 2022, 16,4 % des adultes avaient consommé du CBD au moins une fois dans leur vie, selon Santé publique France.
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Des essais précliniques sur des animaux
Des études précliniques menées sur des animaux ont pourtant montré des effets néfastes du CBD sur la fertilité, le développement fœtal et la mortalité périnatale. L’Agence a mené ses analyses à partir « de la littérature scientifique et des données accessibles pour les essais pré-cliniques conduits dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché aux États-Unis et dans l’Union européenne de l’Epidyolex [un médicament contenant du CBD utilisé pour une forme rare d’épilepsie chez l’enfant] ».
L’Anses propose que le CBD soit classé comme toxique pour la reproduction – catégorie 1B. À savoir qu’il peut nuire à la fertilité, au fœtus mais aussi être nocif pour les bébés nourris au lait maternel.
La proposition de l’Anses est soumise à une consultation publique jusqu’au 16 mai 2025 sur le site de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). A la suite de quoi, le Comité d’évaluation des risques de l’ECHA rendra un avis sur la classification du CBD.