Une nouvelle mode semble émerger dans certains hypermarchés : la vente de « chariots mystères ». Des caddie remplis de petit électroménager, linge de maison, jouets, articles de bricolage et autres produits non-alimentaires, d’une valeur totale de 150 € vendus 49 €, à l’aveugle. Les chariots sont en effet recouverts d’un film plastique noir…
L’enseigne Auchan a été la première à lancer ce concept dans un magasin de Dieppe, qui a fait fureur sur les réseaux sociaux. D’autres magasins de la chaîne ont suivi, ainsi que l’enseigne Carrefour qui propose une offre similaire, notamment à Drancy.
Des consommateurs partagés
Pour les clients interrogés sur place par FranceInfo, les avis sont mitigés. Certains sont enthousiastes, percevant cette initiative comme un jeu de hasard et la possibilité de faire de bonnes affaires. D’autres se méfient, craignant de se retrouver avec des articles inutiles sur les bras (même s’ils évoquent la possibilité de les donner ou les revendre).
Le sociologue de la consommation Patrice Duchemin comprend cet engouement : « Il y a beaucoup d’adrénaline, d’espérance, d’émotion. On oublie que le futur n’est pas très porteur, qu’il y a de l’inflation (…). On se fait plaisir et en plus on a quelque chose à raconter (…)».
À qui profite le chariot mystère ?
En revanche, Jeanne Guien, philosophe, spécialiste de l’histoire de la consommation est bien plus critique : « Le consommateur dépense et a l’impression d’économiser. Tandis que l’enseigne prétend perdre de l’argent alors qu’en fait, c’est elle qui économise. L’enseigne se débarrasse d’objets qui n’allaient plus rien lui rapporter, voire qui lui auraient coûté parce qu’il n’y a plus de demande pour ces produits, ce sont des invendus. Les enseignes transfèrent sur le consommateur, la responsabilité de la surproduction. C’est toujours résoudre le problème du gaspillage en faisant consommer plus. »