Alors que le gouvernement Français a pour objectif de réduire de 25 % l’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans les champs en France à l’horizon 2020, (puis de 50 % en 2025 par rapport au début de l’actuelle décennie), les choses semblent se compliquer. En effet, après avoir enregistré une baisse en 2016, le nombre de doses d’unités de pesticides utilisées est reparti à la hausse en 2017, passant de 93,9 millions à 94,2 millions. Si l’exécutif annonce vouloir tenir ces objectifs, cela implique de faire descendre ce chiffre à 73,4 millions d’ici l’année prochaine…
Toutefois, le gouvernement a tenté de relativiser le phénomène dans des documents budgétaires parus au printemps 2018. Ces derniers indiquaient que l’usage des produits les plus dangereux (CMR1, au potentiel cancérogène avéré) était en baisse de 6 % par rapport à l’an dernier. En revanche, le recours aux CMR2 (au potentiel cancérogène supposé) aurait quant à lui augmenté de 6 % sur la même période.
Les initiatives se suivent mais les objectifs semblent toujours aussi inatteignables. Deux plans Ecophyto ont été lancés depuis 2009 sous les quinquennats de Nicolas Sarkozy, puis de François Hollande. Les deux ont échoué. L’été dernier, l’actuel gouvernement a lancé un nouveau plan d’urgence baptisé « Ecophyto II + », censé accélérer le processus de sevrage de pesticides pour l’agriculture française. En parallèle, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), associée à une quarantaine d’organisations agricoles, a lancé des groupes de travail sur le sujet. Ils ont déjà présenté cet été 36 solutions pour réduire l’usage des pesticides. L’idée est de faire état de nouvelles pistes de solutions tous les six mois, mais la FNSEA a estimé qu’il faudrait cinq ans pour mettre en œuvre de vraies alternatives !