La banque de France vient de publier son enquête annuelle sur le surendettement. Elle permet de déterminer notamment le nombre et le profil des ménages en situation de surendettement.
En 2017, 181 123 dossiers ont été déposés et parmi eux, 166 760 ont été considérés comme recevables (dossier complet). Un nombre en baisse de 4,7 % par rapport à l’année précédente et de 14,4 % par rapport à 2012. Pour Stéphane Tourte, directeur des particuliers de la Banque de France, c’est là l’effet visible de la loi Lagarde (concernant la réforme et l’encadrement des crédits à la consommation). Ainsi, les dettes des personnes surendettées ne sont plus constituées qu’à 37,4 % de crédits à la consommation, contre 53,8 % en 2012.
Si ces chiffres sont encourageants, il y a pourtant une dérive inquiétante sur le profil des personnes concernées. En effet, si dans les années 1990, le surendettement était lié à une surconsommation de crédit pour des achats « plaisir » (télévision, voiture, etc.), aujourd’hui le surendetté est une personne seule (ou séparée), à bas revenus, au chômage (dans 27% des cas), qui accumule les ardoises pour faire face aux dépenses du quotidien. Dans 82% des cas, les dettes sont des « arriérés de charges courantes », autrement dit des factures impayées (loyer, gaz, électricité, etc.). Ils sont également 43 % à avoir des problèmes avec les impôts, notamment la taxe d’habitation que 29,4 % des ménages surendettés sont en incapacité de la payer.