Chaque année, l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB) publie un rapport sur l’évolution des tarifs bancaires en France. En 2025, la hausse est particulièrement importante : 3,1 % soit trois fois l’inflation sur la période.
Dans son dernier rapport, l’OTB révèle que les établissements bancaires ont augmenté fortement leurs tarifs, répercutant avec retard la hausse des prix à la consommation de ces dernières années.
+ 8,95 % pour les frais de tenue de compte
L’analyse porte sur 14 services bancaires principaux proposés dans 103 établissements, qui représentent 99 % des parts de marché, au 1er avril 2025. Les tarifs augmentent pour 10 de ces services, en particulier les frais de tenue de compte qui explosent à + 8,95 % en moyenne. Dans certaines banques, ce service passe de la gratuité à 24 € par an. Deux établissements régionaux facturent jusqu’à 70 € à l’année. Aujourd’hui, seuls dix établissements, dont six banques en ligne, pratiquent la gratuité, ce qui devient une réelle exception.
Les virements occasionnels réalisés au guichet des agences bancaires sont également en hausse de 3,99 % en moyenne ; le coût moyen du virement en agence est de 4,95 € par opération au 1er avril 2025 (ceux réalisés sur Internet ou depuis l’application mobile demeurent gratuits).
Les cartes de paiement, qu’elles soient à débit immédiat ou à débit différé, enregistrent également des hausses : + 2,98 % pour les cartes à débit immédiat (44,27 € en moyenne) et + 2,91 % pour celles à débit différé (44,23 €). Seules quelques banques en ligne maintiennent la gratuité sous conditions.
En ce qui concerne les frais liés aux découverts bancaires, les pratiques tarifaires sont restées stables entre 2023 et 2025. Les « minima forfaitaires » — des montants prélevés sous forme de forfaits pour de petits découverts — n’ont pas connu de hausse généralisée mais un établissement bancaire sur deux en applique. De fait, un découvert de quelques euros sur plusieurs jours peut coûter plusieurs euros en frais fixes à des taux effectifs exorbitants (ce que dénoncent de nombreuses associations de défense de consommateur).
Les explications de la Fédération bancaire française
Pour la Fédération bancaire française, ces hausses s’expliquent par une envolée des frais bancaires (+ 17,6 %) restée inférieure à l’inflation (+ 20,8 %) au cours des 10 dernières années, ainsi qu’un gros effort consenti par les banques durant la crise sanitaire du Covid.
Elle avance également des investissements informatiques conséquents afin d’assurer la sécurité des données, des hausses de salaires ainsi qu’un nombre d’agences bancaires plus importants que nos voisins européens (48 pour 100 000 habitants) qui leur coûteraient chers.
Ce dernier argument est particulièrement critiqué dans un contexte de désertification bancaire sur le territoire français, avec la fermeture massive d’agences et de distributeurs automatiques de billets.
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Manque de transparence des banques ?
De son côté, l’Unaf dénonce un manque de transparence sur la part des frais d’irrégularités et d’incidents de paiement dans le chiffre d’affaires des banques de détail pour leur activité auprès des clients particuliers. « Faute de transparence, nous ne pouvons pas savoir si la hausse des frais de tenue de compte est justifiée », indique l’association de consommateurs qui souhaite que « se tienne un débat transparent sur le modèle économique de la banque de détail, et réitère sa demande formulée en 2020 : une tarification responsable des services bancaires au quotidien, dans le respect d’un principe de proportionnalité entre le service rendu et son coût ».