Si l’activité de transport de voyageurs en France a retrouvé les niveaux de l’avant Covid-19, la ponctualité et la régularité du service se sont dégradées, faisant de 2023 l’une des plus mauvaises années de la décennie.
Une nette reprise du transport de voyageurs
Dans un communiqué de presse, l’AQST (Autorité de la qualité de service dans les transports, liée à l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable) fait part de son bilan 2023.
Elle y indique une nette reprise du transport de voyageurs pour l’ensemble des modes de transport, et notamment le ferroviaire, à des niveaux équivalents – voire dépassant – ceux de 2019 :
– 122 millions de voyageurs pour la SNCF (+ 16 % par rapport à 2019) ;
– 2 981 millions de passagers transportés par la RATP en Île-de-France (+ 4,3 %) ;
– Les chiffres 2023 du transport aérien atteignent 94,1 % des chiffres 2019.
Météo, mouvements sociaux et autres causes structurelles
D’une manière générale, les principales causes conjoncturelles de retards – tous modes de transport confondus – sont les aléas climatiques et les mouvements sociaux (notamment la mobilisation contre la réforme des retraites).
D’autres causes plus structurelles sont également identifiées, telles que l’âge des infrastructures, la disponibilité du matériel, une tension sur les effectifs (surtout dans le ferroviaire). A cela s’ajoutent les annulations de trajet qui sont facteurs de perturbations.
C’est dans le ferroviaire que les annulations et retards s’accroissent le plus. Le rapport indique que « les liaisons TGV et internationales doublent leur taux d’annulation par rapport à 2022 et dépassent les taux observés en 2019 ».
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Les TER (trains express régionaux) ont vu leur taux de retard passer de 8 % en 2022 à 9,3 % en 2023. La dégradation de la ponctualité concerne toutes les régions ; le rapport note une augmentation des actes de malveillance en région Grand Est, notamment sur la ligne Paris-Strasbourg, ce qui a affecté la bonne circulation des TER.
Enfin, les liaisons Intercités ont subi diverses réorganisations, particulièrement le transfert des lignes aux régions afin qu’elles intègrent le service TER. En conséquence, leur nombre ne cesse de diminuer. Le plus fort taux de retard concerne les liaisons radiales (c’est-à-dire celles ayant pour origine ou destination une gare parisienne).
Seules les liaisons internationales affichent une baisse du taux de retard, mais a contrario une forte augmentation des annulations