Vacances d’été : Gare aux cambriolages

Malgré la crise sanitaire, de nombreux Français vont partir en vacances cet été. Mais le Covid-19 n’arrête pas les cambrioleurs. Et la période estivale marque toujours une hausse significative des effractions. Comment se prémunir ?

D’après l’Observatoire de la sécurité des foyers, réalisé par des acteurs reconnus de la protection et de la prévention des risques (Covéa, Verisure et Saretec), un Français sur cinq a déjà été victime d’un cambriolage et 53 % des sondés craignent d’être cambriolés. Selon le ministère de l’Intérieur, 683 cambriolages ont lieu chaque jour en moyenne, soit un toutes les deux minutes. Les deux périodes les plus à risque sont le mois de décembre, pendant la période de Noël, et l’été, quand les logements sont désertés pour les vacances.
Contrairement à une idée répandue, les cambriolages n’ont pas lieu plus souvent les soirs et les week-ends, mais dans 80 % des cas en semaine et 70 % du temps en journée (dont 43 % entre 14h00 et 18h00). Jean-Vincent Raymondis, directeur général adjoint du groupe Saretec, spécialisé en expertise et gestion de sinistres, met d’ailleurs en garde : « Contrairement à ce que l’on pense, dans un tiers des cas, quelqu’un était présent dans le logement ». S’il est plutôt rare de tomber nez à nez avec un cambrioleur, la méconnaissance de ces statistiques peut conduire à des imprudences. Aussi, il est conseillé de rester vigilant l’été, quand les fenêtres restent ouvertes, même si l’on est présent. D’une manière générale, il ne faut pas laisser ce que convoite le plus les voleurs dans l’entrée ou à portée de mains (argent, bijoux, objets multimédia…).

Mauvaises pratiques

L’attention des Français a tendance à se relâcher pendant l’été. D’après l’Observatoire, « 9 personnes sur 10 commettent régulièrement des négligences qui les exposent davantage au risque de cambriolage ». Parmi les mauvaises habitudes observées : laisser les fenêtres ouvertes quand on se trouve dans une autre pièce ou la nuit (un Français sur cinq laisserait sa fenêtre ouverte en son absence), ne pas fermer les volets la nuit ni la porte à clés (14 % des sondés avouent ne pas verrouiller la porte pour faire une course rapide), ou encore laisser traîner des affaires à l’extérieur du logement. Il est également déconseillé d’avertir de son départ sur les réseaux sociaux ou de poster des photos de ses vacances. Inutile de crier sur tous les toits que vous êtes absent !

Se prémunir

Les Français sont assez mal protégés. D’après une étude réalisée en 2019 par Covéa, Verisure et Saretec, 52 % des personnes interrogées ne disposent d’aucun équipement de protection. Il existe différentes solutions pour réduire considérablement l’impact d’un cambriolage : alarme, porte blindée, simulateur de présence…). Le DG de Saretec assure que « la plupart des cambrioleurs passent peu de temps dans les logements et prennent ce qui est accessible et apparent. Si les objets de valeur (bijoux en or, consoles de jeux, iPad…) sont difficiles d’accès, ils seront alors bien protégés ».
Enfin, 6 Français sur 10 sont mal informés au sujet de la couverture de leur assurance habitation en cas de vol et ne font pas systématiquement les démarches. Ils sont 52 % à ne pas protéger leurs équipements informatiques et 36 % à ne pas conserver les factures des objets de valeur. Or, l’expert conseille de conserver la facture (ou copie) de tout objet dont la valeur est supérieure à 150 € pour pouvoir être éventuellement indemnisé en cas de vol. Il faut aussi penser à faire régulièrement le point avec son assureur. Le patrimoine peut évoluer avec le temps (travaux de rénovation, d’agrandissement, gros achats…) et les contrats doivent être réévalués en conséquence pour assurer une protection adéquate.

Que faire après un cambriolage ?

Un cambriolage est une expérience traumatisante, parfois vécu comme une atteinte à son intimité, ce qui peut entraîner un certain malaise. Mais il faut tout de même agir rapidement et en respectant les étapes :
– Eviter de rester sur les lieux, au cas où les malfaiteurs seraient toujours présents mais aussi pour ne pas risquer de détruire des indices, et appeler immédiatement les forces de l’ordre en composant le 17 ;
– Prévenir son assureur, par téléphone puis par courrier. La déclaration de sinistre doit être faite dans les deux jours ouvrés qui suivent l’effraction. Si elle se fait par courrier recommandé avec accusé de réception, c’est la date d’envoi qui fait foi. Le respect de ce délai est impératif pour être indemnisé. En cas de retard, l’assureur pourrait minorer l’indemnisation ou refuser sa garantie ;
– Déposer plainte dans les 24 ou 48 heures après la découverte du vol auprès du commissariat ou de la gendarmerie. Elle devra être faite en deux exemplaires : l’un pour l’assureur, l’autre pour l’assureur du propriétaire du logement si vous êtes locataire ;
– Toujours faire une demande auprès de son assureur avant d’effectuer des réparations, même s’il y a urgence (porte d’entrée fracturée, baie vitrée brisée…). Sinon, il y a un risque de faire disparaître des preuves indispensables à la mise en œuvre de la garantie vol. Certaines compagnies d’assurance proposent des services d’intervention en liaison avec des artisans pour les réparations d’urgence à domicile dès la déclaration par téléphone ;
– Dresser un état des lieux estimatif des pertes (objets disparus ou endommagés) et réunir tout document attestant la valeur des objets et la preuve que vous les possédiez (factures originales ou copies, photos des objets, acte notarié, relevés bancaires…)
Attention, dans certains cas, l’assurance peut ne pas jouer : absence prolongée, équipement faisant défaut alors que le contrat le prévoyait (porte blindée…), volets restés ouverts, vols dans une dépendance non couverte par l’assurance… Soyez vigilant et lisez bien vos contrats.

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