Zéro déchet : Pourquoi pas les cosmétiques solides ?

Les cosmétiques solides (dentifrice en poudre, shampoings en « pain de savon », etc.) sont une bonne alternative car plus écologiques, plus sains et plus économiques. A condition toutefois de bien les choisir…

Du savon pour le corps à la « slow cosmétique »

Cela semble être une nouvelle tendance, mais la cosmétique solide ne date pas d’hier. Bien qu’elle se résumât pendant longtemps au savon pour le corps, il existe désormais une alternative solide à presque tous les types de cosmétiques : déodorant, shampoings, soins et même dentifrice.

Ils font partie d’un mouvement appelé la « Slow Cosmétique », qui consiste à utiliser des produits plus simples, plus sains, plus écologiques et de façon plus raisonnable et durable. Des ingrédients naturels, sans substances synthétiques issues de la pétrochimie et produits dans le respect de la nature et de l’humain. Il existe une mention Slow Cosmétique®, délivrée par l’association du même nom, qui peut être apposée sur les produits respectant une charte. Cette mention est indépendante de tout label « bio » ou « éco ». L’association précise d’ailleurs sur son site qu’elle ne cherche pas à s’y substituer ou à les remplacer mais qu’elle est « un moyen supplémentaire de guider les consommateurs vers des produits et services inscrits dans une démarche globale engagée pour une beauté plus raisonnable ».

La labélisation « bio » apporte néanmoins la certitude d’une composition plus naturelle. A noter également, pour la fabrication de savon qui nécessite l’utilisation de plusieurs corps gras, la savonnerie « conventionnelle » peut employer des graisses animales (bœuf, porc) ou des résidus de fritures camouflés à grand renfort de parfum, quant en bio ou savonnerie artisanale, les huiles ou cires végétales seront privilégiées (olive, coco, amande, tournesol, karité, jojoba, cacao, etc.).

Efficaces et économiques

Aujourd’hui, la plupart de nos produits d’hygiène et de beauté peut être remplacée par un équivalent solide. Les produits pour le corps sont déjà répandus, mais depuis quelques années, il existe des shampoings, après-shampoings, déodorants et soins divers sous cette forme. Ils ont l’avantage d’être plus respectueux de l’environnement car nécessitant peu, voire pas, d’emballage. Quand il y en a un, il est le plus souvent en carton donc facilement recyclable. Les cosmétiques solides emballés dans du plastique perdent à ce titre leur intérêt écologique…

Ils sont aussi plus économiques que des produits équivalents en version liquide. Même s’ils sont plus chers à l’achat (car plus coûteux à fabriquer et contenant plus de matières premières), ils durent plus longtemps. Comme le confirme le magazine « 60 millions de consommateurs » : un shampooing solide dure de cinq à six mois (à condition d’utiliser à chaque fois la juste quantité nécessaire). Idem pour un tube de dentifrice de 30 g.

Quant à l’efficacité, elle est identique à des produits classiques. D’ailleurs certains produits sont connus et utilisés depuis très longtemps, comme le beurre de karité par exemple, excellent pour réparer la peau sèche (et particulièrement utile en ce moment, pour des mains abîmées à force d’utiliser du gel hydroalcoolique). Quant au dentifrice solide, souvent formulé à base d’argile, de charbon ou autre poudre ayurvédique tel le siwak, il faut s’accommoder d’un produit qui ne mousse pas. Une habitude à prendre…

Enfin, ils ont l’avantage d’être faciles à transporter. Ils prennent peu de place et sont pratiques pour voyager, notamment en avion où les compagnies limitent les quantités de liquides à bord.

Attention à la composition

Les cosmétiques solides sont intéressants s’ils sont composés d’ingrédients naturels, avec liste la plus courte possible. De nombreuses marques se sont positionnées sur ce marché porteur, mais avec des produits contenant parfois des ingrédients controversés, comme des perturbateurs endocriniens, des tensioactifs irritants ou encore des parfums allergisants. Il faut donc être attentif à la composition, en privilégiant les marques estampillées « slow cosmétique » et/ou bio de préférence.

Attention à la présence d’huiles essentielles dans certains produits, surtout en bio. Bien se renseigner avant de les utiliser pour les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les enfants, notamment pour les produits « non rincés ».

Enfin, comme ils ne contiennent pas d’eau, les cosmétiques solides n’ont pas besoin de conservateurs antibactériens ni antifongiques. En effet, les bactéries se développent en milieu aqueux (donc dans l’eau). Attention donc au porte-savon humide qui favorise la prolifération des germes. Il est donc vivement recommandé de bien rincer le savon solide et de le déposer sur une surface propre et sèche.

 


POUR ALLER PLUS LOIN

Influence du Covid

Le port du masque au quotidien change les habitudes et impacte l’industrie cosmétique. Selon une étude du cabinet Asterès, réalisée à la demande de la Fédération des entreprises de beauté Febea, les ventes de produits de beauté ont diminué de 25 % au premier semestre 2020. En revanche, celles des produits d’hygiène ont doublé sur la même période. Le produit cosmétique le plus délaissé est, sans surprise, le rouge à lèvres, qui accuse une baisse des ventes de 26 % depuis le déconfinement (mais la baisse était encore plus spectaculaire sur la période de mars à juin avec -75 %). Les professionnels du secteur estiment qu’un retour à la normale (c’est-à-dire à la situation d’avant-crise) ne devrait se produire en France qu’en 2022.

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