Emmaüs a lancé le 25 janvier 2021 sa plateforme de vente entre particuliers, « Trëmma », se présentant comme « la première plateforme française de financement participatif par les objets ». Elle a été créée par le fonds de dotation Label Transition, lui-même initié par Label Emmaüs, coopérative lancée en 2016 par le Mouvement Emmaüs et dont la mission est de former des personnes en situation d’exclusion aux métiers du e-commerce.
Trëmma est une offre complémentaire aux circuits de collecte classique d’Emmaüs et vise à concurrencer les géants du secteur de la vente d’occasion sur Internet. Il existe en effet de nombreuses plateformes pour la vente de vêtements et accessoires entre particuliers, telles que Le Bon coin, Patatam, Vestiaire collective, ou encore Vinted, le leader qui comptabilise 10 millions d’utilisateurs en France selon le Huffington Post. Mais ces grands groupes font du tort à Emmaüs, qui enregistre ces dernières années une baisse des dons. « On est obligé de collecter beaucoup plus d’objets pour assurer le même niveau de recettes », explique la cofondatrice et directrice du Label Emmaüs, Maud Sarda. Par ailleurs, les articles donnés sont de moins bonne qualité. Les consommateurs privilégient la revente des plus belles pièces chez les géants de l’occasion, ce qui leur permet parfois d’arrondir leur fin de mois, ou tout simplement de constituer une petite cagnotte pour réaliser de nouveaux achats sur ces mêmes plateformes.
L’association souhaite donc attirer un public plus jeune et plus connecté, qui n’a pas le « réflexe Emmaüs ». Le fonctionnement de Trëmma est similaire aux plateformes concurrentes : « Chaque utilisateur peut créer une annonce sur Trëmma [qui sera ensuite] reprise par un modérateur, salarié.e en insertion, qui la complète, la met en vente sur label-emmaus.co », explique l’association dans un communiqué. La recette de la vente est reversée à un projet solidaire choisi par le vendeur parmi ceux proposés sur le site. Il pourra ensuite, s’il le souhaite, obtenir un reçu fiscal portant sur 60 % de la vente.
L’objectif d’Emmaüs est de récolter un million d’euros de dons en ligne dans les trois prochaines années.