Pour la 4ème année consécutive, l’Agence nationale de contrôle du logement social (ANCOLS) publie son enquête auprès des locataires HLM.
L’Agence nationale de contrôle du logement social (ANCOLS) a mené une enquête auprès de 3 988 locataires entre le 3 juin et le 6 juillet 2024. Elle a interrogé les titulaires – ou les cotitulaires – du bail sur leur quartier, leur logement et leur perception du logement social, de son attribution jusqu’à leur situation actuelle. Cette année, le baromètre a mis l’accent sur l’isolation acoustique, le lien logement-travail ainsi que la communication avec le bailleur.
Des locataires HLM plutôt satisfaits de leur quartier
Les habitants interrogés résident sur l’ensemble du territoire (zones tendues et détendues) et dans tous les types de quartiers (quartier prioritaire de la politique de la ville – QPV – et hors QPV). La très grande majorité d’entre eux apprécient leur quartier : près de 8 locataires sur 10 se disent « satisfaits », des résultats stables depuis 2021. Des disparités apparaissent néanmoins selon les quartiers. Ainsi, le taux d’insatisfaction est plus élevé du côté des habitants des QPV (18 % ne sont « pas du tout satisfaits » contre 6 % hors QPV).
Le baromètre attribue une bonne satisfaction globale à une accélération des réhabilitations en QPV via le renouvellement urbain, bien que l’ANCOLS évoque la nécessité d’une étude approfondie sur le sujet.
Manque d’espace et vétusté
Les facteurs d’insatisfaction des locataires HLM concernant leur logement sont récurrents. Ils concernent d’une part le manque de place (36 % des familles avec enfants considèrent ne pas avoir assez de pièces pour vivre convenablement, soit 3 fois plus que les personnes seules et les couples sans enfant), d’autre part la vétusté (46 %) et le manque d’isolation (34 %).
Si le taux d’insatisfaction lié à la vétusté a baissé (il était de 61 % en 2022), il demeure un problème majeur. En outre, le baromètre révèle un recul inquiétant du nombre de travaux effectués alors que les besoins sont élevés. La plupart porte sur la salle de bains et les fenêtres ; toutefois, l’étude note une hausse des travaux plus lourds tels que l’isolation ou le changement des sols.
En ce qui concerne l’immeuble, ce sont les pannes d’ascenseur qui nuisent le plus à la qualité de vie des habitants. Un tiers des ménages (34 %) déclare que l’ascenseur est « souvent en panne », et 43 % « parfois en panne ».
Enfin, les principales nuisances au sein du quartier relèvent de la délinquance (53 %) et du voisinage (46 %). « Les bruits de la vie quotidienne de leurs voisins, cités à 83 %, constituent, de loin, le principal motif de désagrément », indique le rapport.
Pour finir, la communication avec le bailleur s’améliore puisque 7 ménages sur 10 estiment qu’il est facilement joignable.
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Situation financière critique
Le baromètre fait état d’une situation financière des ménages très négative : 59 % des locataires rencontrent des difficultés financières (dont 29 % « souvent ») et 4 ménages sur 10 ont du mal à boucler leur fin de mois depuis 2 ans, et 67 % depuis un an.
Les charges de chauffage, particulièrement pointées du doigt, sont jugées « de moins en moins raisonnables », tandis que près de la moitié des ménages (42 %) se déclare insatisfait de la température du logement en hiver.
Une situation qui engendre des restrictions alimentaires, des impayés de loyers et des craintes de basculer complètement dans la pauvreté.