Les étudiants sont de plus en plus nombreux à subir l’inflation et à souffrir de précarité alimentaire. Ce sont les conclusions d’une étude menée par la Fage sur le coût de la rentrée universitaire, et dévoilée par le groupe EBRA dans les DNA.
La Fage (Fédération des associations générales étudiantes) a dévoilé au groupe EBRA son enquête annuelle sur le coût de la rentrée étudiante, qui a augmenté de 2 % en 2025 pour un étudiant non boursier n’habitant plus chez ses parents.
Un constat qui rejoint celui de l’Unef (Union nationale des étudiants de France), dont l’enquête parue mi-août révélait une augmentation de 4 % du coût moyen de la vie étudiante.
Les étudiants rognent sur l’alimentation
L’alimentation est le deuxième poste de dépenses après le logement et c’est celui qui est généralement rogné en priorité en cas de difficultés. La Fage évalue le budget mensuel moyen pour se nourrir à 207 €. Selon Maëlle Nizan, présidente de la Fage, « un étudiant sur cinq ne mange pas à sa faim ».
Pour faire des économies, les étudiants renoncent à certains aliments coûteux (viande, poisson mais aussi fruits et légumes) ou diminuent les quantités de denrées. De fait, leur santé ainsi que leur parcours universitaire en pâtissent. Certains vont jusqu’à abandonner leurs études. Les étudiants non boursiers et internationaux sont les plus touchés.
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Manque de moyens aux Resto U
Plusieurs causes ont été identifiées, en premier lieu l’inflation qui touche l’ensemble de la population mais qui affecte aussi les étudiants.
En second lieu, le manque d’accès aux restaurants universitaires. Les zones rurales et petites villes en sont dépourvues, ce qui ne permet pas aux étudiants de bénéficier de repas à prix réduit (1 € pour les boursiers ou 3,30 € le ticket normal). Certes, le ministère de l’enseignement supérieur a mis en place une carte prépayée (créditée de 40 € par mois pour les boursiers et de 20 € pour les non-boursiers), utilisable dans les commerces d’alimentation et les restaurants dans les zones où l’offre de restauration à tarif modéré se situe à plus de 20 minutes à pied ou en transport en commun ; mais pour Maëlle Nizan, cette aide reste « dérisoire ».
Quand bien même les étudiants ont accès à un resto U, ils n’ont pas toujours le temps de s’y rendre. Et si certains sont ouverts le soir, ce n’est pas le cas partout. Côté Crous, le manque de moyens se fait sentir. « Face au sous-investissement chronique de son réseau, le Crous est contraint d’augmenter le prix des formules en cafétérias », indique l’Unef.
La Fage appelle donc le gouvernement à ouvrir l’accès aux repas Crous à 1 € à tous les étudiants et à développer des conventionnements avec d’autres lieux de restauration publique afin de garantir une alimentation saine à tarif social.
Toutefois, l’instabilité politique actuelle n’augure pas de mesures en ce sens.