Parfums d’intérieur

Parfums d’intérieur : du poison dans l’air ?

Bougies parfumées, encens, diffuseurs, sprays… les références de parfums d’intérieur sont nombreuses et très populaires auprès des consommateurs qui souhaitent créer une atmosphère apaisante. Pourtant, ils ne sont pas sans risque pour la santé.

Le magazine « 60 millions de consommateurs » a testé 20 produits dans 5 catégories (encens, bougies parfumées, diffuseurs statiques, diffuseurs électriques et sprays) et révélé qu’ils représentent une véritable source de pollution de l’air intérieur.

Une image faussement positive

Ces parfums d’intérieur exhibent pourtant une image positive, en raison des soi-disant substances naturelles présentes ou encore des allégations prétendant que ces produits assainissent voire purifient l’air des logements. Or, ils contiennent tous des composés organiques volatils (COV), parmi lesquels se trouvent des formaldéhydes, du Benzène (tous deux classés cancérogènes) ou encore des terpènes (substances irritantes et allergisantes).

Ces molécules sont invisibles à l’œil nu mais se diffusent facilement dans l’air à température ambiante et viennent s’ajouter aux autres sources de pollutions intérieures telles que les acariens, les moisissures, les microfibres, le monoxyde de carbone et autres particules émises par les colles, peintures, vernis et divers produits d’entretien.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et l’Agence de la transition écologique (Ademe) mettent en garde depuis plusieurs années contre ces dangers encore trop méconnus du grand public.

Des substances cancérogènes

Les encens apparaissent comme les plus nocifs de la sélection, émettant des concentrations de benzène ou de formaldéhyde bien au-delà des recommandations de l’Anses (jusqu’à 102 microgrammes par mètre cube pour le produit Zara Home, alors que la valeur de référence ne devrait pas dépasser 10 µg/m³ sur le long terme et 50 µg/m³ sur deux heures). En outre, le taux de microparticules dans les encens dépasse les seuils fixés par l’OMS (Organisation mondiale de la santé).

Les bougies parfumées émettent également des substances cancérogènes, bien qu’en quantité moins importante. Quant aux sprays, censés assainir l’air intérieur, ils sont emplis de substances allergisantes.

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Limiter l’usage des parfums d’intérieur

La rédactrice en chef du magazine « 60 millions de consommateurs », Sylvie Metzelard alerte : « Ces émissions de microparticules et toutes les fumées ne sont pas sans gravité, puisqu’elles vont aller dans vos bronches ». Ces produits contribuent à aggraver la pollution de l’air intérieur, bien souvent déjà plus pollué que l’air extérieur.

Les enfants, personnes âgées, femmes enceintes ou asthmatiques sont particulièrement vulnérables. Pour « 60 », « il ne faut pas croire à des effets thérapeutiques ni même à une possibilité d’assainir son intérieur. C’est tout le contraire ! »

Le magazine appelle donc à une réglementation renforcée : obligation d’étiquetage clair, encadrement des allégations « assainissant » ou « purifiant », et surveillance accrue des solvants utilisés. En attendant, l’usage régulier de ces produits est « à proscrire », en particulier pour les plus fragiles. Et pour rappel, le logement doit être aéré au moins 10 minutes par jour, en toute saison.