L’association de consommateurs Familles rurales a mené une enquête dans 13 départements auprès de services de pompes funèbres. Les clients mystères de l’association ont fait établir au total 37 devis (dont 10 via Internet) en précisant chaque fois vouloir organiser les obsèques « les moins chères possible » pour un grand oncle en fin de vie (inhumation ou crémation).
Malgré cette volonté affichée de bénéficier d’une offre la plus avantageuse possible, les écarts de prix se sont révélés considérables. Les tarifs variaient de 1 à 5 pour une inhumation (de 862 € à 4 585 €) et de 1 à 3 pour une crémation (de 1 344 € à 4 141 €). Pourtant, un arrêté datant de 2010 encadre très strictement l’élaboration du devis qui doit comporter 3 colonnes : les prestations courantes (les seules à être obligatoires), les options (soins de conservation, housse mortuaire, présence d’un maître de cérémonie…) et les opérations effectuées pour le compte de tiers (par exemple les frais dus au titre de la taxe municipale ou de la vacation de police). Or, « seuls 40 % des devis sont conformes » selon Familles rurales. Dans la plupart des cas, les prestations obligatoires ne sont pas distinguées des options. Certaines d’entre elles sont même présentées comme étant obligatoires et imposées dans le devis (frais de conservation du corps, publication d’un avis de décès dans la presse locale, séjour en chambre funéraire, etc.), ce qui peut représenter des frais non négligeables, jusqu’à 480 € supplémentaires !
L’enquête révèle par ailleurs que les grandes enseignes (PFG ou Roc Eclerc par exemple) sont plus chères que les entreprises locales : de 393,53 € en moyenne pour une inhumation et de 54,23 € pour une crémation. Quant aux devis réalisés par Internet, ils étaient aussi en moyenne plus chers que ceux établis en boutique.
Pour Dominique Marmier, président de Familles rurales : « Le législateur a fait ce qu’il fallait pour protéger les familles (…). Mais notre enquête montre que les textes sont loin d’être toujours appliqués ». Le décès d’un proche représente un moment de vulnérabilité dont profitent certaines sociétés peu scrupuleuses. La famille manque souvent de lucidité pour faire un choix avisé. Dominique Marmier conseille de bien prendre le temps de faire jouer la concurrence, en comparant les offres durant le délai de 6 jours ouvrables dont disposent les familles pour organiser les funérailles du défunt.