Assurance maladie

Assurance maladie : des propositions choc pour réduire le déficit

L’Assurance maladie propose une série de mesures afin de tenter de résorber le déficit qui s’élève en 2024 à 13,8 milliards d’euros.

Après trois années de redressement des comptes à la suite de la crise sanitaire du Covid-19, la Sécurité sociale est à nouveau dans le rouge. Et la situation pourrait s’aggraver à l’horizon 2030 pour atteindre 41 milliards d’euros de déficit.

Limiter les arrêts de travail

En cause, le vieillissement de la population, la hausse du salaire moyen mais aussi celle des arrêts maladie et leur fréquence.

Dans son rapport, publié le 24 juin dernier, l’Assurance maladie préconise la mise en place d’une série de mesures destinées à résorber son déficit. En premier lieu, l’organisme souhaite s’attaquer à l’absentéisme au travail, en limitant la durée des arrêts maladie pouvant être prescrits par les médecins « de ville » à 15 jours et à un mois en primo-prescription en cas d’hospitalisation. L’objectif est de garantir « un vrai suivi médical de la personne arrêtée » et de favoriser un retour au travail en cas d’amélioration de l’état de santé du salarié.

A la suite d’un premier arrêt, l’Assurance maladie recommande de limiter la durée des prolongations à deux mois maximum, afin de « prévenir la désinsertion professionnelle liée aux arrêts longs ».

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Prévenir l’absentéisme

Ensuite, l’organisme suggère l’instauration d’un système de bonus-malus : ainsi les entreprises enregistrant de forts niveaux d’arrêt maladie devraient payer une pénalité. L’idée est de lutter contre l’absentéisme dû à des situation de mal-être au travail, de manque – réel ou perçu – de reconnaissance ou de perspectives… A l’inverse, un bonus pourrait être versé en cas d’amélioration du taux d’absentéisme.

Favoriser le télétravail

Le télétravail fait également partie des pistes à privilégier pour limiter l’absentéisme. « Force est de constater que certaines pathologies ou accidents peuvent limiter la capacité des personnes à se déplacer sans pour autant les empêcher de travailler lorsque leur activité professionnelle le permet », analyse la Caisse nationale d’Assurance maladie. Le recours au télétravail éviterait le versement d’indemnités journalières, ce qui impliquerait la réalisation d’économies.

Par ailleurs, l’Assurance maladie alerte dans son rapport sur la hausse des prix des médicaments, qui s’est nettement accélérée depuis 2020 (+ 4,2 % en moyenne contre + 0,6 % entre 2010 et 2019). Elle invite notamment les laboratoires à développer davantage de médicaments génériques, dont les prix sont plus bas.