Bientôt, nous verrons un prix plancher pour l’alcool ?

Plusieurs médecins et addictologues, parmi lesquels des spécialistes de santé publique, ont adressé une lettre ouverte en mars à Emmanuel Macron pour alerter sur les dangers de l’alcool. Ils proposent dorénavant une série de 10 mesures, parmi lesquelles la mise en place d’un prix plancher sur l’alcool.

« Nous témoignons des risques de l’alcool, responsable annuellement en France de 49 000 morts dont 15 000 cancers » ont-ils indiqué. Selon eux, le gouvernement devrait « taxer l’alcool proportionnellement au contenu en grammes d’alcool et définir un prix minimum de vente par unité d’alcool », pour réduire la consommation excessive. Ils souhaitent également que soient clairement indiqués sur les étiquettes la quantité en grammes d’alcool et de sucre pour chaque contenant, le nombre de calories mais également la mention « L’alcool est dangereux pour la santé ».

La ministre de la Santé Agnès Buzyn s’est déjà dite « hostile » à un durcissement des messages sanitaires à propos des boissons alcoolisées, ce qui pourrait « laisser penser qu’on est pour une action de prohibition, c’est à dire qu’on ne veut pas d’alcool du tout, or ce n’est pas le cas aujourd’hui ». De son côté, le Président de la république s’est engagé à ne pas durcir la réglementation liée à l’alcool durant son mandat. Les médecins dénoncent à ce titre « la puissance de lobbying d’une industrie qui infiltre tous les niveaux de la société (…) jusqu’au plus haut niveau de l’État ».

Les recommandations sanitaires sont propres à chaque pays. Une étude publiée le 14 avril dans la revue The Lancet recommandait de ne pas dépasser la dose de 100 g d’alcool par semaine (une consommation plus importante entraînant une diminution de l’espérance de vie). L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère que la consommation devient particulièrement dommageable lorsqu’elle est de 40 g d’alcool par jour pour les femmes et de 60 g pour les hommes. En France, les experts de Santé Publique France et de l’Institut National contre le cancer recommandent quant à eux de ne pas dépasser 100 g par semaine et de s’abstenir deux jours par semaine.

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