Le chocolat de Dubaï et le matcha sont deux produits aujourd’hui à l’origine d’un véritable phénomène de mode sur les réseaux sociaux. Mais cette situation entraîne une surconsommation au niveau mondial et, de fait, une forte tension sur le marché des matières premières.
Chocolat de Dubaï : Des réseaux sociaux aux rayons des grandes surfaces
Il semble difficile d’échapper aujourd’hui à la tendance du chocolat de Dubaï, qui se décline sous toutes ses formes (tablettes mais aussi pâtes à tartiner, biscuits, beignets, glaces…).
À l’origine, c’est l’entrepreneuse Sarah Hamouda à Dubaï (d’où le nom de ce chocolat), qui a créé une recette à base de chocolat au lait fourré à la pâte de pistache et au kadaïf – aussi appelé cheveux d’ange. La recette a gagné en notoriété à la faveur d’une vidéo publiée sur TikTok en décembre 2023. Elle a été vue plus de 120 millions de fois et le hashtag #dubaïchocolate a été utilisé plus de 440 000 fois sur la plateforme chinoise.
Aujourd’hui, le phénomène dépasse la sphère des réseaux sociaux avec la commercialisation de tablettes de grandes marques (telles que Lindt ou Lidl) qui proposent leur propre version. D’ailleurs, le magazine 60 millions de consommateurs a analysé et testé plusieurs tablettes de chocolat de Dubaï qui se révèlent souvent hors de prix et remplies de sucre…
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Hausse des exportations… et des prix
La demande est si forte que certains magasins sont contraints de rationner le nombre de tablettes achetées par client. En parallèle, la hausse de la demande couplée à de mauvaises récoltes aux Etats-Unis (premier producteur mondial) entraînent une forte baisse des stocks de pistache ainsi qu’une hausse des prix. En un an, la livre de pistache est passée de 7,65 dollars à 10,30 dollars, soit environ vingt euros le kilo.
Un autre produit, originaire du Japon, connaît un sort similaire : le thé matcha, issu de la feuille de thé tencha réduit en fine poudre. Cette boisson est devenue très populaire, synonyme d’un mode de vie sain. Omniprésent sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram où le mot clé « matcha » est associé à plus de 9 millions de publications, le matcha a vu sa consommation progresser drastiquement ces dernières années. En 2023, le montant des exportations a augmenté de 25 % et le marché mondial du matcha a atteint 3,8 milliards de dollars. Des projections tablent sur une hausse de sa valeur de plus de 72 % d’ici 2029.
Mais cette croissance a ses limites : plusieurs fabricants japonais ont annoncé limiter les commandes pour faire face à des tensions d’approvisionnement, voire des ruptures de stock. En outre, la production de matcha demeure relativement traditionnelle, dans des exploitations souvent familiales de taille moyenne et donc peu adaptées à une forte demande internationale. Le vieillissement des cultivateurs et l’absence de repreneurs contraignent certaines maisons de thé au Japon à cesser leur activité, ce qui pourrait entraîner à terme une tension encore plus forte et des prix plus élevés.